Un livre sur le sujet reçoit un retentissement médiatique  énorme.

  Les personnels de ces établissements, bien avant  que le livre  ne paraisse  n'ont  cessé d'alerter. Ils ne sont pas assez nombreux. Or le dernier stade de la vieillesse  exige des soins  constants.  S'ajoute l'absence de formation liée aux faibles rémunérations. Il ne peut en résulter que des ignominies.

 Une entreprise financière qui vend des soins aux vieillards comme elle vendrait de l'eau minérale, pour faire du profit, ajoute à la confusion. Elle fait un magnifique bouc émissaire.

 Disons le tout net, les soins aux personnes en fin de vie résultent de froids calculs politiques que l'on  appelle rigueur budgétaire pour faire politiquement correct.  Les EHPAD sont encore plus maltraités que les hôpitaux. 

 Les monstres mous doivent être châtiés. Mais si nous oublions la responsabilité de ceux qui sont à la baguette, les condamner ne changera rien  et il y aura toujours 2 catégories d'EHPAD dans une société à deux vitesses.

Ce sociologue (dont le lattois Loïc Wacquant a été l'élève) a révolutionné la sociologie, en faisant un "sport de combat".

 Son livre les héritiers a dynamité une certaine idée de l'école républicaine, au moment pourtant où  elle gardait une fonction d'ascenseur social massif qu'elle a perdu.

Ses enquêtes rigoureuses  ont montré que les futures élites de la République issues des grandes écoles provenaient  majoritairement de quelques  arrondissements huppés de Paris.  Les inégalités sociales ont la vie dure même quand on prétend le contraire.

 L'hégémonie ne le lui a jamais pardonné.  Mais on n'a pu revenir en arrière. Les sciences humaines nouvelles ont été conçues pour conforter l'hégémonie par de grands esprits issus de la bourgeoisie. Mais elles peuvent devenir de plus en plus scientifiques et découvrir les horizons nouveaux libérateurs  au lieu du conservatisme consensuel et beaucoup d'idées reçues dont nous devons nous débarrasser. Merci Pierre Bourdieu.

Le dossier de l'amiante est emblématique.  Les ravages sur la santé des salariés qui l'utilisaient n'ont jamais été reconnus.

La SNCF est concernée. Jusqu'à présent UN salarié a reçu 10 000 euros pour le préjudice et la justice a oublié de chercher s'il y en avait d'autres. Au bout de neuf ans elle en a trouvé 119 qui méritent d'être indemnisés.

Mais il en reste beaucoup en attente en dehors de la SNCF. En attente c'est beaucoup dire puisque la plupart sont morts. Mais les familles attendent toujours que le patronat paye pour sa responsabilité.

Les ubérisés n'avaient pas le choix. Principales victimes de l'invention du patron sans salariés, leur lutte était globale. Partout ou presque en Europe (et dans le monde) la lutte s'est organisée sous des formes qui font honneur à l'inventivité humaine. La ministre communiste du travail en Espagne a joué un rôle majeur.

 Et voilà que l'exécutif européen doit présenter un projet de directive qui considère les ubérisés comme des salariés.   Macron a bonne mine qui refuse. Les prophètes de malheur ont tout faux. Même sans que les conditions politiques soient favorables aux victoires sociales selon notre crédo il peut y en avoir : la condition c'est de se regrouper sur un objectif  commun, en commençant par la base et pas par le sommet.

Ce matin, enfin, j'ai entendu à la radio parler de la manifestation parisienne des retraités d'aujourd'hui.

Évidemment vous allez  recevoir un cadeau de 100 € en février, à condition de ne pas faire partie des privilégiés qui ruinent la France en percevant 2000 €. Ce cadeau de 8 € par mois est à rapprocher des 20 ou 40 ou 50 € qui nous sont volés par la non application de la revalorisation légale alignée sur l'inflation: le SMIC augmente de 2,6%, soit 40€. Et je ne reviens pas sur la hausse de la CSG, ni sur les retards des années précédentes.

  Henri Escudier

Le blog :Notre camarade Cros de Béziers en rajoute une couche avec la flambée des prix de l'énergie.