Nicolas Doze l’animateur du talk-show quotidien Les Experts sur BFM-Business a demandé ce jeudi 1er octobre à ses Experts Ronan Le Moal, fondateur d’Epopée Gestion, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, et Xavier Ragot, président de l’Office Français des Conjonctures Economiques (OFCE), ce qu’ils pensaient du projet de Macron d'établir un forfait fixe (20 euros) pour les passages aux urgences ne nécessitant pas d’hospitalisation qui remplacera l’actuel « ticket modérateur » laissant à la charge du patient 20 % du coût de ses soins.
Voici les réponses des "experts:
Ronan Le Moal ( le méchant) On est dans un beau pays qui a une protection sociale des Français qui est bien faite. A un moment donné, quand on constate qu’il y a de l’abus dans l’utilisation des urgences qui sont engorgées dans le contexte par des cas qui pourraient être traités par un médecin de famille, je pense que ce n’est pas une mauvaise chose. Pour savoir la valeur des choses, à un moment donné, il faut le payer… Cela donnera le réflexe de réfléchir avant d’aller directement aux urgences plutôt que de passer par un autre canal.
Xavier Ragot.(le semi gentil) Ce n’est pas mon domaine et j’aurais aimé avoir l’avis des professionnels de santé pour avoir leur avis sur la façon de gérer l’engorgement des urgences. On a peut-être, nous, une incompréhension de ce que c’est que d’être vraiment pauvres en France aujourd’hui, et il y en a. Donc 20 euros ce n’est pas grand-chose, mais c’est énorme pour certains revenus. Il faudra le traiter. Il faudra voir. Il faudra le tenter. Ma question c’est pour les 10% les plus pauvres et pour ceux-là c’est quand même un changement de l’environnement. Et je sais qu’en disant cela je ne résous pas le problème des urgences. Ce dont il faut parler c’est de l’hétérogénéité grandissante de la population française. Ceux qui n’ont pas les moyens, je ne vois pas comment on pourra leur faire payer. Ils iront moins se faire soigner et ce sera un facteur de diffusion des maladies.
Jean Hervé Lorenzi. (le super gentil) Je pense qu’il ne faut pas ajouter une crise à une crise. L’énorme risque c’est la crise sociale. On va quand même se taper un million de chômeurs de plus. Je trouve que c’est comme l’histoire des APL Ce n’est pas le moment. On va déverser des milliards à juste titre ou pas, y compris pour les entreprises zombies. Ce n’est pas le moment d’aller chercher les 5%. … On s’est tapé les gilets jaunes il y a deux ans. Ça a quand même mis un sacré désordre dans la société. Je pense qu’il faut éviter par tous les moyens de refaire cela.
.Nicolas Doze. (le constructif) Xavier Ragot disait qu’en pensent les professionnels de santé. Il se trouve que je connais très bien un médecin urgentiste qui voit vraiment la réalité des urgences en banlieue parisienne, dans les Yvelines, dans un endroit pas facile. Et lui, il a une idée en tête : un dossier d’admission aux urgences avec une case en haut, à l’appréciation du médecin : « recours aux urgences non justifié ».
L'ensemble du débat qui touche d'autres sujets est disponible sur 100 paroles nos articles mais le blog a isolé les réponses à la question précise ; faut-il faire payer plus ces salauds de pauvres qui engorgent les urgences ( la formulation est bien entendu du blog qui extrait du politiquement correct la substantifique moelle.)
AUCUN DES EXPERTS DU TRES GENTIL AU TRES MECHANT NE S'INSCRIT EN CONTRE. La mesure va de soi, c'est ce que suggère cette unanimité des cerveaux bien préparés.
Comme il va de soi aussi dans une société policée, les avis des experts divergent sur le moment . Faut voir, ce n'est pas le moment , attention aux gilets jaunes ou c'est le moment car c'est pédagogique pour les sauvageons. Laissant le sale travail de choix aux urgentistes étant la solution moyenne consensuelle. Un audacieux va toutefois jusqu'à proposer de consulter les intéressés. C'est le gauchiste modéré.
On ne saurait mieux illustrer l'état du débat politique en France dans les médias dominants
Henri Ausseil