Afin de populariser le bio   rien de tel que de le rendre accessible. C'est ce que fait  un couple d'agriculteurs de l'Oise qui vient deux  fois par semaine présenter ses produits à des prix accessibles et à faible bénéfice à la population d'Ivry . Avec l'aide de "l'Etal solidaire" , association subventionnée, et de la municipalité communiste.  Et dans des points de vente qui ne se situent pas dans les beaux quartiers.

Comme le parti communiste autrichien il s'agit de prouver que le PCF et plus largement les forces de progrès sont  utiles et œuvrent  concrètement. En ne réservant pas le bio aux couches moyennes.  Un exemple à suivre. C'est ce que Gramsci appelle la bataille de position. Et ça marche !

Qui peut être favorable aux polluants éternels ?   Mais longtemps la chose a été envisagée comme si les agriculteurs et les travailleurs de l'industrie chimique n'existaient pas. Ces temps sont révolus espérons le.   Il va falloir trouver la solution en faisant payer le CAC 40 et non les victimes et les exécutants. Un véritable développement durable  qui permette de vivre de son travail sans empoisonner la planète.

Si on y arrive l'impossible va devenir possible. Et le capitalisme vert sera devenu une des dernières tentatives du capital pour sauvegarder ses privilèges. Il va falloir débattre !

Macron aux deux visages  se répand en propos écologiques et applique le CETA   qui est tout le contraire.  "Provisoirement" puisqu'il devrait être voté et ne l'a jamais été.    Et cela aurait pu durer ...

Les sénateurs communistes ont remporté deux batailles. Mettre l'accord de libre pollution avec le Canada à l'ordre du jour du Sénat  des années après qu'il aurait dû  l'être et obtenir une majorité pour  le rejeter.  L'Assemblée Nationale devra s'y coller et les hypocrites vont avoir la vie dure.

 Pourquoi  ce succès?

Loin de nous  l'idée de sous estimer l'apport  des élus communiste à ce combat pour une agriculture propre. Mais les sénateurs sont une poignée. Il a fallu la grande colère des agriculteurs pour les aider.

L'analyse politicienne  sur les agriculteurs tentés par le Rassemblement National prouve son simplisme. Si on joue le jeu des partis les agriculteurs peuvent voter  n'importe comment,  hélas. Mais la classe ouvrière aussi. Si on joue le jeu du contenu et de la possibilité pour eux de vivre de leur travail c'est tout autre chose. L'ensemble du monde politique ne se risque plus à voter pour le CETA, même s'il défend le libéralisme. Le risque politique est devenu énorme.

C'est cette stratégie qui sera payante car elle a la capacité d'obtenir des succès et de rendre l'espoir.  Il faudrait faire pareil pour la paix, la santé, l'école, les services publics.  Sans avoir la prétention de conduire le mouvement .  Mais en s'appuyant dessus pour avancer. C'est l'option que le blog défend.

Le PCF défend des prix planchers  mais sans le libre échange.  En clair le prix d'achat aux agriculteurs doit leur permettre de vivre. Et aucun produit étranger ne devra pouvoir entrer s'il est inférieur à ce prix . Pour l'agriculture il faut rétablir le protectionnisme    au moins pour la période de transition que nous traversons.

Contrairement à ce que pensent la plupart des Français cela ne signifiera pas une hausse des prix. Le prix d'achat dérisoire aux agriculteurs  se traduit sur l'étal par un prix élevé, le bénéfice des intermédiaires est bien plus élevé que celui des agriculteurs, y compris étrangers..   Consommer local est un grand défi.   Macron chahuté s'est dit favorable, ce que les communistes considèrent comme une victoire qui reste encore au niveau du symbole. Attaquer le libre échange, c'est affronter le capitalisme financier mondialisé.

  Quant à la question du bio, l'actualité prouve la justesse des positions du PCF.   Prôner le bio ne suffit pas : il faut donner aux ménages les moyens de l'acheter.  Actuellement le bio trop cher est en berne... et les revenus des agriculteurs courageux qui ont choisi cette voie aussi.

Macron s'est fait conspuer mais nous devons comprendre pourquoi.  La majorité de ceux  qui l'ont fait ne sont pas pour une réforme mais  pour une fuite en avant sans avenir.

La loi Darmanin est là pour nous rappeler qu'une défaite de Macron obtenue avec le Rassemblement National cache une loi bien pire.  Ce n'est pas CONTRE mais POUR quelque chose qu'il faut se rassembler.

L'agriculture à haut rendement obtenu par la chimie a atteint ses limites. Cela ne signifie pas que nous devions revenir à l'agriculture du XIXème siècle. Les agriculteurs  doivent pouvoir vivre de leur travail et continuer à façonner nos paysages.

La recherche doit continuer,  à améliorer les espèces animales et végétales . Une comptabilité nationale sérieuse  doit  se construire étudiant le négatif et pas seulement les revenus, , faisant le solde des avantages et inconvénients.   Un gain pour les agriculteurs qui se traduise par des dépenses de la collectivité pour dépolluer  n'est pas concevable. Mais une agriculture incapable de répondre aux besoins non plus. La transition exige une aide aux vrais paysans.

C'est un combat dans lequel la position du PCF est à la fois pertinente et unique.  Une grande bataille d'idées  se prépare. Et les agriculteurs, même s'ils l'ignorent ou le refusent, ont besoin du PCF

Henri Ausseil