Il y a 50 ans au Portugal a eu lieu la première tentative du XXème siècle de révolution en Europe de l'Ouest. A l'époque comme aujourd'hui il s'en est fallu de beaucoup pour que toute la gauche en comprenne la portée et c'est Mario Soarès socialiste qui l'a mise à mort avec bien entendu le concours de la droite.
Première incompréhension alors qu'en Algérie les chefs militaires ont tenté un coup d'état d'extrême droite qui a failli réussir, c'est l'armée engagée en Angola dans la sale guerre coloniale qui a réussi au Portugal un coup d'état contre l'héritier de Salazar sans effusion de sang au moment où les marchés regorgeaient d’œillets (cravos en portugais) .Un œillet au fusil au lieu d'une baïonnette . Contre toute l'Europe épouvantée , des capitaines ont tenté des réformes mettant fin à la toute puissance de la finance. Depuis, comme chez nous la droite a confisqué révolutionnaire le 25 avril a donné au Portugal son nom au grand pont sur le Tage et est commémoré en l'émasculant. Le 25 avril et la chute du salazarisme oui, les œillets et la révolution non.
La preuve que toutes les leçons n'en ont pas été tirées c'est que la prévention de la gauche contre tous les coups d'état militaires demeure , sans s'interroger sur les contenus. Chavez et les Africains de ces dernières années demeurent une énigme. Et au Portugal l'accord à gauche continue à se faire se faire sans problème entre partisans et adversaires de la révolution des œillets, comme si RIEN ne s'était passé.
Henri Ausseil