Emmanuel Macron fait des déclarations fracassantes. Examinons -les attentivement. S'exprimant en ouverture du sommet de la défense Shangri-La qui concerne le sud-est asiatique, où il était invité comme les Etats -Unis, il a pris une posture gaulliste et affirmé le 30 mai que l'Occident risquait "de perdre toute crédibilité à l'égard du reste du monde, s'il laissait faire Israël et abandonnait Gaza". Il reprend la position de la semaine dernière, dans laquelle Paris, Londres et Ottawa menaçaient Israël de "mesures concrètes" si l'État hébreu "ne met pas fin à la nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l'aide humanitaire". Ce qui n’a pour le moment été suivie d’aucun effet concret. Alors qu’Israël persiste. Attendons donc le 4 juin.
La visite d'État d'Emmanuel Macron à Singapour vient conclure sa tournée d'une semaine en Asie du Sud-Est, au cours de laquelle il a annoncé des accords commerciaux et culturels de plusieurs milliards d'euros avec le Vietnam et l’Indonésie. Il a annoncé la signature d'un "partenariat stratégique global" entre Paris et Singapour qui servira de "feuille de route tangible pour innover ensemble" dans des domaines allant de l'intelligence artificielle et de la technologie à l'énergie nucléaire et à la défense. Le Premier ministre singapourien Lawrence Wong a quant à lui déclaré que les deux nations croyaient fermement au multilatéralisme et à un ordre mondial fondé sur des règles. "Nous savons que l’ordre mondial est en train de changer. Ce que nous avons connu au cours des dernières décennies commence à changer. Personne ne sait quel sera le nouvel ordre dans les années à venir. Nous sommes donc dans une période de transition et partageons les mêmes idées", affirme Lawrence Wong, tout en soulignant l'importance de la coopération entre "pays partageant les mêmes idées" pendant cette période de transition. Si c’était vrai ce serait une bonne nouvelle.
Évoquant les tensions commerciales et diplomatiques croissantes entre les États-Unis et la Chine, Macron a appelé non à un monde apaisé y compris avec les deux plus grandes puissances mais à une "nouvelle relation privilégiée" entre les pays européens et l'Asie du Sud-Est, soutenant de "nouvelles coalitions" entre les "pays de taille moyenne". Ce n’est pas du tout la même chose et c’est vouloir diviser les BRICS. C’est aussi "oublier" la Russie. C’est "oublier" que Singapour ne peut se passer des porte containers chinois et que la grenouille française n’est pas le bœuf chinois. Et c’est oublier que la France se désindustrialise et fait des choix économiques très différents de ceux de Singapour, de l’Indonésie ou du Vietnam en pleine expansion.
Mais si Macron avait compris que le monde change et en tirait comme conclusion que le capitalisme rentier de Reagan n’a plus d’avenir ce serait une bonne nouvelle, pour ArcelorMittal et la Chapelle Darblay. Le blog a de gros doutes. C’est le réel qui nous donnera la réponse.