Spécialisée dans la technologie de la métallurgie des poudres, Sintertech usine des pièces métalliques – à 80 % destinées à l’industrie automobile – au moyen d’un processus qu’elle est la seule à maîtriser et sur trois sites de production, à Pont-de-Claix et Veurey en Isère, et à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques. « On utilise la compression de poudres métalliques pour fabriquer des pièces, comme des pignons de boîtes de vitesses », détaille Jean-Bernard Etchemendy. Le procédé permet de sortir des composants moteurs légers mais solides et « sans aucune perte de matière lors de la production », précise le délégué syndical CGT. Pourtant indispensable à l’industrie automobile, le sous-traitant a été mis en liquidation judiciaire le 16 octobre, au terme d’un an de tractations infructueuses pour trouver un repreneur et après plus d’un quart de siècle d’activité, passée de main en main, de rachats en cessions à partir de 1990.
La " restructuration" de 2015 se solde par la destruction d’une soixantaine de postes qui s’ajoute à l’érosion des effectifs (départ en retraite non remplacés, licenciements…), passés de 430 salariés en 2013 à seulement 280 aujourd’hui.
« On allait dans le mur et on a décidé de réagir, d’élaborer un plan solide de relance industrielle, bâti avec les ingénieurs de l’entreprise et épaulé par des experts du cabinet Secafi », note le syndicaliste.
.Pour Renault, l’un des principaux donneurs d’ordres, c’est l’électrochoc. Le constructeur comprend très vite que, sans son fournisseur, ce sont ses propres chaînes de montage qui risquent l’arrêt total. Au lendemain de la mise en liquidation, la marque au losange se manifeste auprès du tribunal de commerce.
De la négociation avec Renault, la CGT ressort la tête haute : 5 000 euros brut mensuels pour tous les salariés, entrée aux comptes d’exploitation de l’entreprise et financement du plan de relance, le donneur d’ordres passe à la caisse. Le 23 octobre, la justice valide l’accord. « Pour nous, la démonstration est faite, se félicite le syndicaliste, le sérieux et le travail des salariés a payé. » Le rapport de forces aussi.
Rien n'est gagné bien sûr. Mais Sintertech liquidé est toujours vivant ! Et un large soutien effectif politique à gauche ne ferait pas de mal !
D'après Marion d’Allard l'Humanité