Nous ne saurions trop recommander l'extraordinaire article d'Olivier Chartrain dans l'Humanité du 24 janvier 2025 page 20. Impossible de résumer. Le blog se contentera de ce qui lui paraît essentiel. Il s'agit d'une série d'entretien autour de Grigny avec son maire communiste , Rio, et un chercheur du CNRS Fabien Truong.
Grigny figure sue la liste peu enviable des communes qui condensent toutes les misères du monde. Un autre maire (étiqueté socialiste) , Malek Bouty issu de l'immigration pour mieux l'oublier, s'est autorisé à la traiter de" réserve de terroristes " et de ville "où les responsables pactisent avec le mal".
En 2015 Amedy Coulibali le tueur de l'hypercasher, a donné de Grigny cette image infamante.qui correspond aux fantasmes de Bouty mais pas à la réalité.
Truong est l'un des auteurs du livre "Grands ensembles, violence sociale et ressentiment dans les quartiers populaires" (La Découverte) paru le 23 janvier , d'où l'article.
Pour Grigny c'est une chance que la France dispose encore d'un CNRS. Deux chercheurs d'état ont pu choisir librement leur sujet, élaborer leurs outils, rédiger et conclure à leur gré. Le blog qui se heurte à Palavas à des "études" sur les inondations commandées et payées par ceux qui ne veulent rien dépenser et exigent (et obtiennent malheureusement) des chercheurs des "résultats " conformes à leurs souhaits de départ, mesure la chance de Grigny.
Et les sociologues ont fait une immense découverte que l'ensemble du PCF (et pas seulement) devrait méditer et assimiler. SUR DIX ANS LA MOITIE DE LA POPULATION DE GRIGNY CHANGE.
Plus de la moitié d'une population qui a été façonnée à Grigny dans sa jeunesse, , qui y a trouvé sa place, profité des institutions locales, du travail formidable de certains éducateurs et des associations, une fois intégrée, a quitté l'enfer des marchands de sommeil, la violence sociale, l'insécurité. C'est bien légitime. Donc Grigny accomplit un travail essentiel pour la République , aussi essentiel qu'invisible pour ceux qui imaginent que ce sont toujours les mêmes qui y vivent..
Le Maire a parfaitement conscience des réalités et des limites de son action. Mais elle existe, et a été mesurée, non affirmée par un acte de foi. Certes plus la crise frappe plus les limites apparaissent.
Mais toutes les gestions ne se valent pas. Une vision "de gauche" qui stigmatise, rejette les élues en foulard et voit de la graine de terroristes dans tout enfant issu de l'immigration n'a pas la moindre chance de faire bouger les choses.
Le maire de Grigny oui. Vous vous posez la question : comment reconquérir les quartiers populaires ? Vous avez un commencement de réponse.
Henri Ausseil