Un drone israélien vient d’être abattu par le Hezbollah  en Syrie. Pour le moment l'attaque  israélienne  est relativement bénigne, et la riposte ne dépasse pas la Syrie.  Danger réel ou simulacre ?  Israël devrait se souvenir du sud Liban et de son échec mémorable face au Hezbollah, et l'Iran que derrière Israël il y a les USA.

Selon South Front,   les deux premières semaines de 2021 ont été marquées par une  forte augmentation   trumpiste de l'activité israélienne dans le ciel au-dessus de la Syrie. La frappe la plus intense a eu lieu le 13 janvier au matin, touchant plusieurs cibles affiliées à la Syrie et à l'Iran dans la province de Deir Ezzor, y compris la base souterraine du Corps révolutionnaire islamique iranien près d'al-Bukamal.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme ( pro-occidental) a rapporté que les frappes israéliennes ont tué 57 personnes et en ont blessé 37 autres. La Syrie donne des chiffres bien plus faibles.

Les Etats-Unis auraient fourni des renseignements et Israël  a frappé.    Pour le moment la riposte syriennes est faible, probablement à la demande de la Russie qui a les moyens de l'exiger. Mais c'est jouer avec le feu.

 Que va faire Biden?

L'alliance ayant explosé avec le refus de Gantz de voter le budget présenté par le gouvernement dont il fait partie, la situation est bloquée en Israël et de nouvelles élections sont prévues qui ne règleront pas plus le problème  que les précédentes sans revirement majeur sur la question de sionisme.

 Gantz a refusé l'accord avec le parti communiste et les partis arabes , mathématiquement possible, ce qui aurait impliqué une vraie négociation avec les Palestiniens, dont il ne veut à aucun prix.   Mais voter un budget de guerre qui écrase les plus pauvres  est tout aussi impossible.

Gantz seul et Netanyahu seul n'ont pas les moyens de gouverner. Autant dire qu'aucune solution n'est possible. D'autant plus que probablement l'abstention diminuera chez les Arabes   israéliens  l'alliance continuant à progresser.

 Le blocage ne provient pas de la politique mais du sionisme qui imprègne majoritairement la population.  Comme au Moyen-Orient les rapports de forces sont bouleversés, cela implique des dépenses militaires exorbitantes que beaucoup de sionistes ne veulent ou ne peuvent assumer. C'est eux l'électorat de Gantz.  

  Ce faisant les milliards américains sont indispensables et Israël est l'instrument de la vieille hégémonie     contre son propre intérêt. Les premiers temps qui ont suivi Oslo    en avaient fait le bénéficiaire principal   de la paix du point de vue économique. L'essor avait été prodigieux.  Netanyahu et les siens ont voulu le beurre et l'argent du beurre et  récoltent désormais ce qu'ils ont semé.

 L'Iran, la Syrie et l'Irak  ont désormais des armées capables de rivaliser avec Tsahal. Qu'ils soient tentés de le vérifier et c'est la troisième guerre mondiale.

Le sort réservé aux Palestiniens devient donc  un enjeu mondial

   Alors que se profile 2021 la France officielle devrait le comprendre et cesser le théâtre d'ombres d'un "soutien" aux Palestinien  qui s'accommode du Sionisme. Le peuple israélien n'est pas le seul à être au pied du mur. Et le pauvre Abbas qui attend tout ( naïvement ? ) de Biden devrait prendre sa retraite.

Le blog, tout en comprenant le désir des Kurdes de former un état à cheval sur quatre pays (Turquie, Iran,Irak, Syrie) n'a cessé de vous faire part de ses craintes quant à la stratégie d'isolement  de leurs dirigeants. Le précédent de l'Autorité Palestinienne devrait pourtant les éclairer.

 En Irak et en Syrie les Kurdes ont déposé leur destin entre les mains de Etats Unis. Mais aussi le pétrole et le gaz situés sur leur territoire. Ce faisant  ils font figure de diviseurs aux yeux des autres communautés.  Pour Erdogan, les Kurdes (à tort) apparaissent comme  un péril mortel pour l'unité ottomane.

 La SEULE garantie des Kurdes  c'est l'Amérique qui se moque des Kurdes et ne voit que son propre intérêt. Personne n'est dupe. Le temps où le dollar monnaie mondiale pouvait financer les guerres impériales  est terminé, et même Trump qui veut se désengager du guêpier l'a compris. Le départ des troupes est annoncé. Comme les intérêts américains veulent être conservés, ce départ n'est pas pour demain. Mais il est inéluctable.   Le gouvernement pro-américain de l'Afghanistan sera le premier sur la liste des harkis  abandonnés à leur destin, c'est à dire aux Talibans.

 Mais nous apprenons que la Turquie et l'Irak   se sont entendus  jeudi 17 décembre pour lutter ensemble contre le Parti des travailleurs du Kurdistan . Le PKK est le prétexte, mais tous les Kurdes sont concernés.  Associés au gouvernement en Irak ils devront supporter l'insupportable ou casser. Ils sont les seconds sur la liste. Puis suivront les Kurdes syriens qui refusent de rendre gaz et pétrole à la Syrie tout en réclamant de l'aide contre la Turquie..

 La Russie qui empêche pour le moment  Assad de réaliser l'unité par la force devient l'arbitre, mais elle aussi a ses  intérêts. L'étau se resserre contre les Kurdes qui feraient bien de tenir compte des rapports de forces réels.

 Henri Ausseil