La ville brésilienne de Fortaleza est entrée dans l'histoire. Même si les médias dominants font semblant de l'ignorer, l'empire mondialisé dont fait partie l'Europe et qui est dominé par le capital US vient d'y subir une défaite irrémédiable.
Pour en comprendre la portée il faut revenir vingt ans en arrière : la Banque Mondiale, le FMI , c'est à dire le dollar, régnaient sans partage. Aucun prêt à un pays ne se faisait en dehors de ces instances. Les conditions terribles qui les accompagnaient (privatisations, diminution des dépenses sociales et des droits sociaux) ont fait les ravages que nos lecteurs connaissent, en Argentine et ailleurs.
Les BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) viennent d'officialiser (en fait des prémices existaient déjà) une banque de développement indépendante (basée sur leurs monnaies) qui aura deux fonctions : prêter à des conditions favorisant le développement (soit le contraire du FMI dont les prêts ne servent qu'à créer une rente en dollars pour les prêteurs qui ruine les débiteurs), faire face aux crises financières c'est à dire à la capacité pour les USA (et leurs caniches) de mettre à genoux un pays qui résisterait en provoquant un séisme financier.
Cet évènement marque un tournant dans l'hégémonie mondiale. Les USA sont en train de perdre (cette banque va mettre six ans pour se mettre en place, mais le système connait déjà des réalisations) la capacité d'imposer leur volonté au monde par l'intermédiaire du dollar. Les guerres américaines ne seront plus financées par le dollar monnaie mondiale, le déficit colossal des USA devra être comblé par les contribuables américains et hélas européens. Financer Israël va devenir de plus en plus difficile.
Pour illustrer cette affirmation souvenez vous de la BNP. Utiliser le dollar et contourner le blocus, c'est à dire la volonté des USA, coûte cher.
Paradoxalement le FMI n'aura plus que l'Europe et le Japon pour exercer son pouvoir et est en train de perdre le reste du monde. La Grèce et l'Espagne ont eu l'occasion de s'en apercevoir. Rester dans cette dépendance quand le reste du monde s'en affranchit, c'est aller droit au déclin. C'est le rôle des pactes divers et variés, par exemple l'accord de libre échange avec les USA.
Le capitalisme rentier a fait un cadeau involontaire aux BRICS : il en a fait l'usine du monde, croyant stupidement que puisqu'il avait le capital il avait la richesse. Les évènements prouvent que c'est Marx qui a raison. C'est le TRAVAIL qui crée la richesse et donne aux BRICS l'argent et la capacité de se soustraire au diktat impérial.
TELS SONT LES ENJEUX.