L'institutrice gilet jaune de Béziers a suscité sur Montpellier (bien malgré elle) un débat qu'il faut prendre au sérieux: méritait-elle d'être défendue?
Une intervenante s'interroge : n'avait-elle pas le visage masqué ? Si tel est le cas l'intervenante sous entend qu'elle a enfreint la loi et qu'elle mérite donc ce qui lui arrive. L'air de rien elle porte un jugement sur des formes d'action.
Les tentatives d'invalider les résistances au nom de la loi ont été multiples dans l'histoire de la France, qu'il s'agisse des massacres de septembre de 1793, des quelques exactions de la Commune de Paris en 1871 (un archevêque a été assassiné) ou de la résistance des FTP en 1942-44 qui a comporté des bavures.
La guerre sociale engendre des excès de part et d'autre. mais les mesures de défense maladroite ou pas des opprimés ne peuvent en aucun cas être mises sur un pied d'égalité avec la violence des agresseurs dominants qui font la loi qui n'est pas la justice..
Les aristocrates de 1793 envoyaient à l'ennemi des informations assassinant l'armée française, c'est Thiers qui s'est livré à une hécatombe de communards , ce sont les Allemands qui occupaient la France en collaboration avec Pétain et non les résistants , et c'est Macron qui veut légiférer pour interdire les manifestations d'opposition. Les gilets jaunes ne sont pas tous des anges mais collectivement leur action à contraint Macron à des reculs.
Faire la fine bouche c'est gérer loyalement les affaires du capitalisme, c'est à dire se faire instrumentaliser. Cela sent la défiance envers les couches populaires qui n'ont pas la pureté nécessaire, réservée aux couches éclairées. Ce n'est pas notre tasse de thé.
HA