D'un très long article diffusé par l'AFP et en partie Mediapart , le blog extrait les passages suivants
« Le discours majoritaire des médias faisant état d’une école qui serait assaillie par les islamistes est un discours qui se fait peur. Mais vu de l’école, ce n’est pas du tout ce qui fait problème, affirme la directrice de recherches au CNRS Françoise Lorcerie. Depuis 1989, et la loi d’orientation de Lionel Jospin, les écoles ont toutes appris à rapprocher les enseignants de leurs élèves, et des familles. Le confinement l’a d’ailleurs montré… L’école a de vrais problèmes, mais pas forcément ceux que l’on croit. »
Pour sa thèse de sociologie, Valérie Orange a mené une quarantaine d’entretiens au long cours (dits « qualitatifs »), répartis sur une vingtaine d’établissements de l’académie d’Aix-Marseille, entre 2016 et 2017.
« Dans ce travail, il est tout à fait frappant par rapport au discours ambiant de voir que les tensions liées à l’islam ou la laïcité sont peu nombreuses », explique-t-elle à Mediapart. Et quand elle rencontrait plusieurs enseignants de la même équipe, « c’était toujours le même exemple grave qui revenait ».
« La question des caricatures, du rapport à l’islam cristallise dans les salles des profs et les Inspés [les centres de formation des profs – ndlr],. Mais avec les élèves, dans les écoles primaires où nous sommes allées, ce n’était pas du tout conflictuel. Nous n’avons pas constaté de tensions : cela discute énormément en classe, mais de manière apaisée. »
Les derniers rapports officiels le disent aussi. Les données des équipes « Valeurs de la République » mises en place dans toutes les académies pour veiller aux atteintes à la laïcité indiquent que, sur l’ensemble du territoire, 935 signalements ont été comptabilisés sur l’année scolaire 2019-2020. Un chiffre en baisse par rapport à 2018-2019, mais l’année a été amputée du fait du confinement. Il reste de toute façon très faible au regard des 12,3 millions d’élèves en France.
Les signalements sont concentrés dans certaines académies (avec, en tête, Créteil, suivi de la Normandie, de Toulouse et de Versailles), et 45 % des faits recensés ont eu lieu au collège (37 % en maternelle/primaire et 18 % au lycée). Dans la majorité des cas, les atteintes à la laïcité sont le fait d’élèves (57 %).
Elles recouvrent, toujours selon la même source, des formes très différentes : le port de signes ou de tenues à connotation religieuse ; la contestation d’enseignements (« remise en cause de la laïcité lors de la présentation de la charte de la laïcité ; refus de suivre le thème du programme d’histoire-géographie de 5e intitulé “Chrétientés et Islam (VIe-XIIIe siècles), des mondes en contact”, évitement du cours de natation ») ; des propos, insultes ou bagarres « sur des arguments religieux », ou des absences prolongées pendant les fêtes religieuses, etc.
Il y a bien instrumentalisation du point de vue du blog : mettre en valeur des évènements terribles mais ultra minoritaires pour faire croire à une guerre civile dans l'école publique française. Et nous pensons que cette instrumentalisation peut créer ce qu'elle prétend combattre, la suite le prouvera ou l'infirmera, les études citées datant d'un ou deux ans.
Elle est donc dangereuse.