La démonstration de force du Hezbollah le 21 mai au Liban, à environ 20 kilomètres du front, a visiblement surpris Israël. Des armes lourdes, notamment des lance-roquettes multiples, des missiles guidés antichars, des systèmes de défense aérienne portables et des drones de combat ont été volontairement exhibées. Le message est clair.
. Le 22 mai, le chef de la direction du renseignement militaire, Aharon Haliva, a répondu que le Hezbollah,, était " sur le point de commettre une erreur qui pourrait déclencher une guerre régionale, tout en avertissant que le conflit entre Israël et l'Iran devenait de plus en plus violent". Le 23 mai, Israël a largué des tracts sur le sud du Liban, le cœur du Hezbollah, avertissant les gens de ne pas s'approcher du front. Le 24 mai, des tirs syriens ont visé un drone de Tsahal qui opérait au-dessus du front du plateau du Golan, en territoire israélien, ce qui est nouveau et suppose que la Syrie se sent capable d'outrepasser l'interdiction russe.
Le 25 mai, l'Iran a annoncé ce qui ne doit rien au hasard qu'il avait testé avec succès une version améliorée du missile balistique à moyenne portée Khorramshahr. Le missile balistique à carburant liquide a une portée maximale de 2 000 kilomètres et peut transporter une ogive de 1 500 kg, ce qui en fait une menace sérieuse pour Israël. Ceux qui chez nous voient l'Iran comme un pays arriéré parce qu'il a à sa tête des religieux feraient bien de revoir leur copie. L'Iran produit massivement des drones de qualité et hélas bon marché.
Les pertes sont pour le moment nulles car il s'agit d'avertissements et non de combats. Mais Israël devrait comprendre qu'il est plus que temps de libérer Barghouti, de négocier une paix durable incluant une Palestine viable. La réalité c'est que sa supériorité militaire dans le secteur a pris fin. Plutôt que de nier l'évidence mieux vaudrait s'y adapter.
Au nord de la Syrie le 25 mai, l'armée syrienne a tué un commandant de terrain de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), affilié à Al-Qaïda, le dirigeant de facto de la région nord-ouest de la Syrie, dans le Grand Idlib. HTS tente en vain de saboter les efforts russes et iraniens en cours pour rétablir les liens entre Ankara et Damas en déstabilisant le Grand Idlib, où l'armée turque maintient une présence assez importante. Malgré ces tentatives, le processus de normalisation turco-syrien se déroule comme prévu. La Turquie est en train d'abandonner HTS... et Israël , qui n'a plus d'allié de facto dans la région.