Rappelons qu'invitée aux négociations de Genève sous l'égide de l'ONU elle avait exigé de façon irréaliste   comme préalable le départ d'Assad et servi de prétexte à leur échec.

La Russie a alors choisi une autre option : les pourparlers d'Astana , limités aux pays concernés . Le succès de cette option  est éclatant. La Turquie, la Syrie, l'Irak  et la Russie  se réunissent  les 10 et 11 juin.

L'opposition  syrienne se réveille réclamant ... à Assad de discuter à Genève. Quand on ignore la réalité on brasse du vent.

Le 8 juin, des avions de chasse F-16D israéliens ont escorté deux bombardiers B-1 américains alors qu'ils traversaient l'espace aérien israélien en revenant du golfe Persique, avertissement pour   l'Iran.

Les bombardiers B-1 "en exercice"  ont largué plusieurs types de munitions sur des champs de tir en Arabie saoudite et en Jordanie pendant le vol, selon le commandement.

Un rapport "bien informé"    d'une  société basée à Londres" Middle East Eye" a déclaré que "les États-Unis et l'Iran se rapprochaient d'un accord qui allégerait les sanctions contre Téhéran en échange de la limitation de son enrichissement d'uranium et que des négociations ont eu lieu sur le sol américain".  C'était probablement avant les démonstrations de force du Hezbollah.    Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a déclaré à Reuters que le rapport était "faux et trompeur", ajoutant que "tout rapport sur un accord intérimaire est faux".

Qu'en déduire ?

Israël choisit le parapluie américain  et non la négociation, mais la stratégie américaine   est plus dictée par les initiatives de l'adversaire que par une ligne pré établie et pour le peuple palestinien il ne reste que la lutte armée.. Tout reste donc possible au Moyen Orient y compris le pire.  La passivité de l'Europe  y participe malheureusement.

La chaîne  Al-Arabiya a rapporté qu'une unité iranienne  fabrique secrètement en Syrie  des missiles à guidage de précision.

Une attaque israélienne vient d'essayer de détruire l'usine, frappant l'aéroport d'Alep  et un complexe du Centre syrien d'études et de recherches scientifiques situé près de la ville d'al-Safira dans la campagne sud du gouvernorat. Les frappes ont coûté la vie à trois militaires syriens.

Le principal effet est de souder Syrie et Iran.  Le  président iranien Raissi va visiter  la  Syrie, première visite d'un président iranien dans le pays en 13 ans.

 Selon South Front les États-Unis sont en train de créer une faction « Armée syrienne libre » près de la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie. Le 30 mai le représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies, Vasily Nebenzya a protesté officiellement.

 Comme partout les armes seront américaines et les  soldats locaux. Et la guerre est donc  loin d'être terminée. Le but est d'empêcher le redressement économique.

Selon les résultats portant sur plus de 99,85% des bulletins, Erdogan  a obtenu 52,16% des suffrages contre 47,84%   à Kemal Kiliçdaroglu .  Des millions de voix les séparent. Il a déjà la majorité absolue au Parlement.

Il a  annoncé sa victoire  à une énorme  foule entre deux portraits géants projetés sur la façade  : le sien et celui de son plus illustre prédécesseur, Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République qui célèbre cette année ses cent ans.  C'est faire de son adversaire le candidat de l'occident  et non l'héritier d'Atatürk qu'il aurait voulu être. Et les journaux occidentaux l'ont beaucoup aidé à leur insu.  L'occident   (et l'orientalisme au sens de Saïd) subit une terrible défaite au  Moyen Orient lui qui ne parvient toujours pas à admettre le monde nouveau  en train d'émerger qui n'accepte plus son hégémonie.

Et dire cela n'est pas approuver Erdogan : c'est observer le réel, et pas seulement en Turquie. A gauche nous en sommes encore trop loin.