Hollande clôt probablement la liste des présidents socialistes élus pour changer le monde avec des promesses solennelles (mon ennemi, c'est la finance) et qui les ont presque toutes trahies. Après Mitterrand et d'une certaine façon Jospin, qui n'avaient pas laissé que des décombres, il touche le fond en 2016 avec 4% d'opinions favorables.
Ce naufrage, un livre le résume, "un président ne devrait pas dire çà". Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont recueilli dans 61 entretiens ses "confidences" . La parole dépassant la pensée sur un si long laps de temps, cela ne tient pas la route. Il qualifie des manifestants de "sans dents" avec un mépris sarkozien du peuple, ce qu'on en a retenu. Mais surtout il révèle un double langage qu'on ne saurait avouer sans une insondable sottise quand on en est l'acteur ou un des acteurs.
A vrai dire ses renoncements antérieurs rendaient ces aveux inutiles, mais pour la famille socialiste, ce fut le coup de grâce. Son ex ministre ,serpent élevée en son sein, mais d'une autre stature, le remplace à l'Elysée et le social libéralisme explose.
Dans l'histoire il sera peut être celui qui a eu le mérite de révéler l'imposture. Le blog, en tout cas lui reconnaît ce mérite là , même s'il ne l'a pas fait exprès.