Mélenchon : l'ancien rassembleur divise

Quelques secondes dans un débat d'une heure ont mis le feu aux poudres.  La thèse du complot   derrière  les assassinats commis par les islamistes n'est  malheureusement pas un dérapage mais un choix politique  qui rejoint le soutien aux indépendantistes corses.

Mélenchon a levé un immense espoir et le blog l'a longtemps soutenu. Il était la voix des sans voix, l'homme visible des invisibles et semblait avoir la capacité de rassembler largement les Français et Françaises. Il a osé briser le carcan de l'hégémonie du parti socialiste à gauche , ce que le PCF faisait moins bien que lui à l'époque.  Ce rôle historique ne peut lui être enlevé.

 Mais la première étape franchie une autre réalité est apparue. L'union était conçue comme un ralliement non seulement au parti de gauche mais à sa personne. Le PCF n'était pas un allié  mais un reliquat du passé qu'il fallait briser.

  Il a donc oublié en chemin deux outils de compréhension du monde, la lutte des classes et la dialectique. La future multitude seule à même de vaincre le capitalisme rentier si puissant ne sera pas la somme des Français et Françaises qui  adhèrent aux idées  de  Mélenchon. Il faudra en convaincre bien d'autres qui pour le moment  votent n'importe comment ou s'abstiennent.  Les jugements à l'emporte pièce qui font des succès de tribune  ternissent  l'homme d'état, lui font perdre sa crédibilité. Il a été une étape décisive  mais seulement une étape. La politique n'a pas à se préoccuper des destins personnels et doit même savoir remettre chacun à sa place.

 C'est la raison profonde pour laquelle le blog défend la candidature de Fabien Roussel. Non par culte de la personnalité ou patriotisme de parti mais parce que l'en commun doit s'appuyer sur la lutte des classes et la dialectique,  s'interdisant le populisme.

Henri Ausseil