La crue centennale , ça existe, même si un centenaire peut ne l'avoir jamais constaté. La conjonction de facteurs multiples qui s'ajoutent au lieu de s'annuler est statistiquement improbable. A Palavas, le Lez peut être énorme sans tempête de l'est. La forte tempête d'est peut exister sans fortes pluies, une longue sécheresse peut autoriser la nappe phréatique à absorber de fortes pluies, le Lez et la Mosson peuvent avoir des crues non synchrones.
Pour qu'il y ait crue centennale il faut une longue période de pluies qui sature la nappe phréatique, un épisode cévenol hors du commun, des crues synchrones, et une énorme tempête d'est qui remplit les étangs un peu avant. C'est statistiquement possible , mesurable et mesuré, mais forcément rarissime.
La tentation de penser "une fois par siècle on peut payer les dégâts" existe, soyez en certains et certaines. Et la tentation de marchander des investissements préventifs aussi.
C'est là que la Roya nous donne la leçon (et pas seule) : d'énormes pertes humaines dont la valeur n'est pas estimable, d'énormes dégâts dont le coût de réparation excédera ce qu'aurait coûté la prévention.
Jean Pierre Molle