Les atteintes au fonctionnement d'un parti en utilisant la justice ne datent pas d'aujourd'hui. Le PCF de 1920 à 1930 (Thorez a goûté à la prison pour rébellion), de 1939 à 1944 et au temps des pigeons voyageurs de Duclos puis de la guerre d'Algérie en a eu plus que son compte. C'est évidemment inadmissible.
Le procès pour rébellion intenté à Mélenchon et sa garde rapprochée réactualise la question. Comme nous sommes dans une période de transition où l'ancien résiste quand le nouveau tarde à apparaître, une réflexion approfondie s'impose.
La justice de classe ne frappe pas au hasard. Elle a contre le parti communiste souvent exploité des moments de faiblesse. Le jeune PCF SFIC mettant à égalité droite et PS dans un sectarisme destructeur y a prêté le flanc en 1920-30 et lors du pacte germano soviétique. L'adversaire est à l'affût de nos erreurs.
Mélenchon hurlant la République c'est moi dans un élan égocentrique maladroit a plus fait pour détruire son image que la justice. Ce qui n'empêche pas cette justice d'être profondément injuste.
Si l'évènement sert à comprendre ce qu'il ne faut pas faire, le procès se retournera contre ses auteurs. S'il est conçu par Mélenchon comme le moyen de restaurer son destin individuel, il rendra un grand service à Macron.
Henri Ausseil