Le blog défend depuis longtemps une théorie qui est loin d'être partagée à l'intérieur du PCF : l'union de la gauche qui a fondé notre conception du rassemblement est devenue obsolète, non par la volonté de quiconque mais parce que le triomphe du capitalisme que nous appelons rentier ou financier mondialisé, peu importe son nom , pour sauver le profit, n'a plus rien à concéder à quiconque. La social -démocratie qui a longtemps eu des succès flatteurs, notamment en Suède, ne peut plus rien arracher. Hollande faisait des cadeaux somptueux et pleurnichait pour avoir des contreparties. Le lecteur sait ce qui en est advenu. Des "réformes" qui sont autant de reculs sociaux.
Partout en Europe l'appareil des partis socialisants est devenu social libéral et agonise lentement puisqu'il dit une chose et en fait une autre, à la notable exception de Corbyn.
Le lecteur perplexe se demande où on va en venir à propos du Rhône.
Dans ce département pratiquement tous les députés socialistes sortants ont choisi à l'instar du maire de Lyon le camp de Macron. En apparence de n'est pas celui du PS. Mais présenter directement un candidat socialiste "hamonien" n'était pas conforme au vrai dessein , qui était le ralliement futur à Macron. Alors dans le Rhône le PS a appelé à voter communiste dans plusieurs circonscriptions. Nos militants abusés y ont vu le retour à 1936 toujours espéré et nos électeurs désabusés l'occasion d'aller à la pèche. Nous avons eu les épines de la rose et Macron le parfum.
Comme toujours c'est la REALITE qui doit nous guider, et les résultats électoraux sont d'une parfaite clarté. Partout les communistes sont sous les 3 %, personne à par eux n'a pris au sérieux cette farce. Cela a eu pour effet de nous compromettre avec le PS rejeté et d'assurer le triomphe macronien grâce à l'abstention.
Une variante que nous avons vécue dans la 1ère circonscription et la 9 ème a utilisé aux mêmes fins les verts et le PCF, avec les résultats que l'on connaît.
Il est donc temps de cogiter, et de ne pas laisser à d'autres le monopole du rejet du social libéralisme. Il va falloir inventer, et c'est toujours plus difficile que de tourner en rond , mais nécessaire. Avec toujours le même souci du rassemblement , en rompant définitivement avec les accords d'appareils.
Henri Ausseil