La France a besoin de ses agriculteurs.  Mais pas de l'agriculture des pesticides.  Sans pesticides l'agriculture de la FNSEA ne peut pas fonctionner. Il faut donc changer de modèle.

Tel est le véritable enjeu de la grogne des agriculteurs d'Occitanie , qui est en réalité celle de tout l'hexagone (capitalistes de l'agriculture non compris).

 Les agriculteurs sont les gardiens de nos paysages.  Comme il faut qu'ils vivent sans pesticides , il faut les rétribuer, mais pas pour entretenir la bulle financière. Le PCF a des propositions : les rétribuer pour leur combat écologique.    Se contenter de supprimer les pesticides sans  cette contrepartie aboutit à aider les agricultures voisines à pesticides. C'est la voie du déclin et du capitalisme vert.

Un grand débat est lancé.

C'est un grand classique du capitalisme rentier. Les grandes maisons accumulent les bénéfices mais ne se mêlent de rien.  Des sous-traitants font le sale boulot,  embauchent des étrangers , les traitent comme des bêtes.  Un incident, la canicule, provoque des morts et tout est découvert.

 Nul doute que les sous traitants seront châtiés. Mais les grandes maisons pouvaient elles ignorer ? Exploiter de plus en plus les vendangeurs maintient le profit, tout simplement.  Il va falloir payer. Au prix de la bouteille, est-ce impossible?

Au moment où un courant de la gauche française refuse l'utilisation de toute autre eau que l'eau de pluie pour l'agriculture, traitant  toutes les retenues de "bassines",   des archéologues ont découvert dans l'ouest de la Turquie l'un des plus anciens canaux d'eau de l'histoire de l'humanité, datant de 8.200 ans, ont rapporté des médias turcs.  Ce canal  de 6,5 mètres de large et de 220 mètres de long passait au milieu du village, a expliqué Zafer Derin, professeur associé de l'université d’Égée et chef de l'équipe de fouilles.

L'Huma de vendredi pose les bases d'un débat fondamental.  La veille un article sur le retour du sauvage au milieu des champs examinait la question du point de vue de l'avenir de la planète, et donnait des exemples de reconversion réussie d'agriculteurs.   Le compte rendu de la visite de Roussel et deux articles de vendredi sur les verts accrochés au salon de l'agriculture   et la position des élus communistes complètent la réflexion.

Des millions de Français , déjà , n'ont pas accès à des produits de qualité.  Diminuer les rendements par la disparition de la chimie    aura forcément un impact sur les prix.  La solution  ne doit pas être une politique punitive qui détruit notre paysannerie (les pommes de terre que nous mangerons viendront d'ailleurs, tout simplement)  mais le respect des intérêts des agriculteurs qui devront être récompensés et non punis s'ils abandonnent la chimie.   Vaste question jamais abordée, sinon par Roussel.

Pourquoi punis  aujourd'hui ? Ils joignent à peine les deux bouts au prix de rendements augmentés. S'ils produisent moins ils ne gagneront plus assez, tout simplement. Et l'accès de tous aux bons produits ne résultera pas automatiquement de l'interdiction  de certaines substances.    Ce n'est pas de l'agriculture industrielle mais  de l'agriculture de la paysannerie qu'il est question ici.

Ne soyons donc pas dupes. Une certaine façon punitive  de traiter de la question ne ferait que conforter un capitalisme vert.