La tentative de coup d'état contre Erdogan l' avait précipité dans les bras des russes. et la perspective de faire d'Istambul le grand terminal de la route de la soie pousse la Turquie vers la Chine. Elle dépend du gaz russe.
Mais la Turquie fait partie de l'OTAN, abrite des bases américaines et n'entend pas rompre avec l'occident. Erdogan souhaite restaurer la grandeur ottomane , d’où un double jeu permanent.
En Syrie ce double jeu s'épuise. La présence Turque en Syrie s'oppose de plus en, plus aux intérêts syriens et même russes. Un divorce est en vue.
La question du blé ukrainien peut provoquer un clash. Zelenski a qualifié mercredi d' « étape importante » le départ d’un premier cargo du port d’Odessa en mer Noire, un défi lancé à la Russie qui menace de couler de tels navires depuis qu’elle a mis fin à l’accord permettant à l’Ukraine d’exporter ses céréales. Le "Joseph Schulte" bat pavillon de complaisance de Hong Kong mais les armateurs sont pro occidentaux. La Turquie qui contrôle le détroit de la mer Noire à la Méditerranée a évidemment la clé. Il semble qu'elle s'engage du côté de l'Ukraine. Erdogan aurait mis en garde Poutine.
Il y a quelques années la Turquie avait un rôle essentiel du point de vue des Russes, pour écouler le gaz et affaiblir l'OTAN. Depuis beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. L'Arabie Saoudite a basculé ainsi que beaucoup de pays émergents. La Turquie est moins nécessaire. Le gaz russe part vers l'est. Il est donc possible que le chantage d'Erdogan ait peu d'effet et que la Turquie soit contrainte de basculer vers l'occident.
Mais il y a les Kurdes soutenus par les Etats-Unis et l'avenir d'Istambul sur la route de la soie.
Il va falloir résoudre la quadrature du cercle.