.La Turquie abrite la plus grande communauté d'exilés ouïghours. Le drapeau bleu du "Turkestan oriental,"nom que les Ouïghours donnent au Xinjiang, est interdit en Chine mais flotte dans les vitrines des magasins et des restaurants des quartiers d'Istanbul fortement peuplés par l'ethnie. Les Ouïgours ont beaucoup servi en Libye et ailleurs comme supplétifs de la Turquie. Plus de la moitié des Turcs interrogés dans de multiples enquêtes au cours des deux dernières décennies expriment des attitudes négatives envers la Chine. La Turquie refuse d'extrader les Ouïgours musulmans. On pourrait croire à un pilier inébranlable de la diplomatie turque.
Et pourtant la Turquie est en train d'évoluer sur le dossier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, qui semble favorable aux Ouïgours a été obligé de le confirmer tout en le regrettant. Une visite de l'ambassadeur de Turquie au Xin jiang avec l'aval de la Chine (donc peu critique) scellerait l'accord.
C'est que les liens économiques et commerciaux de la Chine avec la Turquie , la perspective alléchante d'un énorme terminal gazier en Turquie, les retombées de la route de la soie et de la construction du canal d'Istambul de la mer Noire à la Méditerranée pèsent bien plus que les Ouîgours.
La Turquie s'engage avec la Syrie et la Russie à ouvrir une voie pour le retour de jusqu'à quatre millions de réfugiés syriens gênants pour la Turquie. Le géant chinois des télécommunications de la 5G Huawei est très présent .
Un exilé Ouïgour l'a compris :" Notre espace en Turquie se rétrécit.".
C'est ce qui arrive TOUJOURS lorsqu'un peuple remet son avenir entre les mains d'une puissance étrangère. Les intérêts de cette puissance pèseront plus que ceux du vassal.. Les Harkis jadis, les Afghans pro américains il y a peu , les Kurdes bientôt ont eu ou auront l'occasion de le découvrir.