En 2007 une Conférence s'est tenue à Montpellier réunissant pendant une semaine toutes les sommités universitaires de France auxquelles une question était posée par les pouvoirs territoriaux: quelle sera l'ampleur de la crue centennale du Lez au niveau de l'autoroute A9? C'est la réponse de la Conférence à la question qui sert de base aux décisions et aux études qui ont suivi.
Les savants ne dépendaient de personne et ont fourni une réponse de scientifiques libres. Certes ils ont donné une réponse, 950 m3/sec maximum.
Mais ils l'ont assortie de réserves que nous livrons ici. Le rapport dans son intégralité est consultable en ligne.
"Les experts s'accordent à dire que la fourchette 850-950 m3/s au droit de l'A est déjà très étroite. Il leur paraît illusoire de pouvoir l'affiner sur des bases scientifiques incontestables. La conférence n'est pas unanime et rejoint dans une forte majorité les inquiétudes initiales de la mission Quévremont sur la sous-estimation du débit centennal de référence au droit de l'A9.Parmi les nombreuses recommandations que les experts s'accordent à formuler, l'analyse approfondie du fonctionnement physique de l'ensemble du bassin versant du Lez, prenant en compte l'historique des précipitations ainsi que leur disposition spatiale est mise en avant pour aller plus loin dans la connaissance du bassin et de son fonctionnement (karst notamment), analyse que les experts n'ont eu ni le temps ni les moyens de réaliser. Ainsi la modélisation hydrologique du Lez (modèle conceptuel pluie-karst-débit) leur apparaît être à ce stade une étape nécessaire est indispensable dans la compréhension des crues de son bassin. Elle pourra ensuite être exploitée pour affiner l'estimation probabiliste des crues centennales."
L'analyse qui permettrait de donner une réponse fiable scientifiquement parlant n'est pas possible. La seule étude depuis 1975 du débit du Lez en amont de Montpellier a été perdue. Le débit MESURE du Lez et de ses affluents n'existe pas. Météo France a refusé de répondre à la question sur l'épisode cévenol le plus élevé. Pour l'organisme la question posée se limitait au bassin du Lez ce qui est absurde du point de vue des masses d'air qui se moquent des frontières administratives. Elle a fourni des chiffres plus élevés que ceux retenus , à l'est et à l'ouest, que n'a pas repris la Conférence (en l'explicitant).
Tout repose sur des estimations. Certes comme il s'agit de savants ils ne les ont pas jouées au poker. La plus large consensus a été recherché. Nous aimerions que toutes les études qui ont suivi aient eu la même rigueur scientifique. C'est ce qui rend les expérimentations si précieuses.
Henri Ausseil