Pour bien marquer la stupidité d'une laïcité qui stigmatise le foulard , profitons de la parution du livre de Bernard Rougier "les territoires conquis de l'islamisme" (PUF 2020).
Ce dernier met d'abord en lumière le communautarisme de bon ton qui sous-tend une fausse démarche laïque. Les musulmans sont vécus comme un tout et combattre l'islamisme a été longtemps vécu comme de l'islamophobie. Au lieu de comprendre que les musulmans français sont divers, on met sur le même plan le voile et le foulard (avec l'emploi systématique du mot voile qui est un mensonge lorsqu'on désigne le foulard), le respect du ramadan et l'adhésion à l'islamisme qui est toute autre chose.
Cet antiracisme de bon ton est en fait le pire des racismes puisqu'il procède comme tous les racismes en généralisant et globalisant.
Heureusement, cette première approche en a pris un coup avec la prolifération bien réelle de ce que l'on appelle la radicalisation, c’est-à-dire le triomphe dans certaines zones géographiques d'une mouvance adepte de la main mise de la religion sur l'état, de l'écrasement social des femmes, du Djihad en Syrie, de la négation de la liberté individuelle. Nous avons eu la "surprise" de découvrir une jeunesse née en France, qui a fréquenté l'école publique et qui refuse l'héritage des lumières.
Le livre nous rappelle que le lieu de propagation c'est la prison, et non la mosquée. Les musulmans représentent l'immense majorité des détenus, comme les noirs aux Etats Unis. C'est qu'ils sont les plus discriminés. L'islamisme se nourrit des discriminations.
Lutter contre les discriminations c'est enlever de l'oxygène aux islamistes. Ceux qui à Montpellier , quelles que soient leurs motivations , refusent qu'une communiste en foulard choisie par sa section figure sur une liste de gauche nourrissent l'islamisme et rejettent une partie de notre jeunesse dans l'impasse de la radicalisation, ce qui par ricochet nourrit l'extrême droite.
A bon entendeur salut.
. Henri Ausseil