L'Huma du mercredi 12 mars contient une interview de Liem Hoang-Ngoc (PS) coauteur d'un rapport qui se veut critique sur les activités de la troïka, (commission européenne , BCE, FMI) dont les erreurs expliqueraient la situation actuelle.
Le rapport considère que les politiques d'austérité ont échoué. Après ce constat qui n'est pas difficile faire mais qui ne semble pas être celui de Hollande puisqu'il persiste dans cette voie, nous lisons avec beaucoup d'attention les propositions qui suivent. A plusieurs reprises la troïka est présentée comme divisée : en Grèce le FMI voulait une annulation partielle de la dette , la BCE et l'Europe s'y sont opposées. Dans le sauvetage du système bancaire irlandais le FMI et le gouvernement irlandais voulaient faire payer les riches (les grands détenteurs d'obligations bancaires et les fonds de pensions. La BCE a dit non. Donc le FMI vertueux a chaque fois été mis en minorité. On a du mal à souscrire à cette conclusion : le FMI a sévi en Argentine et ailleurs , exigeant partout des conditions (privatisations etc.) qui ont provoqué des désastres. Les états d'Amérique Latine, pour sortir du marasme ont clos leurs relations avec le FMI.
Revenons au rapport. L'autre coauteur, un autrichien, conclut que « les politiques menées étaient les bonnes ». Ce n’est pas très critique, avouons-le. Quant à notre révolutionnaire rose (dont le rapport est qualifié d’accablant par l’Huma avec beaucoup de générosité) elle se limite à dire : « d’autres politiques sont possibles, les désaccords dans la troïka le prouvent. » Donc notre esprit simple en conclut que si FMI et BCE se mettent enfin d’accord tout ira mieux. Nous sommes plus que sceptiques devant cette affirmation. La révolutionnaire rose ajoute : « le message que j’ai voulu faire passer est que les politiques d’austérité ont échoué. » Cette déclaration rejoint la cohorte des bonnes intentions du PS , par exemple les contreparties demandées au CAC 40 contre les cadeaux qui lui sont faits. Notre conclusion ne rejoindra donc pas pour une fois celle de l’Huma. Ce rapport nous paraît se situer dans le libéralisme ambiant et destiné plus à gagner les élections européennes qu’à rompre avec le libéralisme.