Coup d'état au Gabon

Les résultats officiels de l'élection présidentielle de samedi  ont vu le Président sortant Ali Bongo Odimba, au pouvoir depuis 14 ans, décrocher un troisième mandat avec 64,27% des suffrages, dans un pays coupé du monde et en état de siège ,  en bourrant les urnes comme d'habitude.  L'état de siège consiste à transférer à l'armée tout les pouvoirs revenant habituellement au civil. Il semble que l'armée en ait profité pour chasser  Bongo et faire un coup d'état. C'est l'arroseur arrosé.

Un groupe d'une douzaine de militaires gabonais a annoncé mercredi, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein de la présidence, l'annulation des élections et la dissolution de toutes les institutions de la République au nom d'  un "Comité de transition et de restauration des institutions"

"Après avoir constaté "une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (...) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place",

"Toutes les institutions de la république sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle. Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l'égard de la communauté internationale" . Les frontières restent fermées.

Parmi ces militaires figuraient des membres de la garde républicaine  qui n'est autre  que la garde prétorienne de la présidence reconnaissable à  ses bérets verts, ainsi que des soldats de l'armée régulière et des policiers. La déclaration a ensuite également été diffusée sur la télévision publique Gabon 1ère. Pendant cette déclaration, des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs d'armes automatiques à Libreville.

Bongo était parmi les derniers survivants de la Françafrique. Les évènements s'accélèrent. Rappelons que le Gabon a d'importants gisements pétroliers exploités par TOTAL.