Les deux camps de la guerre froide

Un accord de messagerie financière vient d'être conclu entre la Russie et l'Iran  qui permet à leurs banques de transférer des fonds entre elles et d'échapper aux sanctions qui bloquent leur accès au système mondial SWIFT. Pour les puissances moyennes, il s'agit  de se tailler leur propre espace,  et  de  rechercher des avantages là où  elles le peuvent.Elles comptent  capitaliser sur leurs liens avec la Chine. La dédollarisation est en marche.

A l'inverse  le Maroc  en donnant à l'Ukraine une vingtaine de chars de combat "rénovés" de fabrication russe se situe clairement dans le camp occidental. Et les pays qui comme la Tunisie acceptent de passer sous les fourches caudines du FMI aussi.. C'est probablement motivé pour le Maroc  par des considérations à court terme, notamment les liens étroits de la Russie avec l'Algérie,  la reconnaissance par les États-Unis de la revendication du Maroc sur l'ancien Sahara occidental espagnol, plutôt que par des considérations à long terme.  Mais  il rompt avec les autres pays émergents  et se livre pieds et poings liés à l'occident.  Déjà la convertibilité de sa monnaie l'annonçait , payante à court terme, mais permettant à l'occident de s'emparer de pans importants de l'économie du pays. Le réveil sera brutal.

 Ce choix désormais va être obligatoire pour tous les pays du monde, indépendamment le plus souvent de la couleur politique de leurs dirigeants. Pour le blog l'infériorité de l'occident dans la deuxième guerre froide  ne vient pas de sa puissance économique et militaire actuelle mais de ne pouvoir rompre avec la logique du profit de ses multinationales. Tout accord  avec un pays tiers ne peut être que déséquilibré, et de plus en plus  au fur et à mesure qu'e l'occident s'affaiblit.  Car la concurrence technologique chinoise est redoutable, mais les impératifs du profit déterminants.

 Donc les luttes menées en Europe par les forces de progrès auront une implication internationale. Rétablir des accords gagnant –gagnant c'est conserver une Europe prospère qui accepte que d'autres le soient autant. Cela suppose de rompre avec le capitalisme financier.

Donc rester atlantistes et libéraux  c'est le déclin assuré, il va falloir que  toute la gauche le comprenne en France… et surtout les Français et les Françaises.

Henri Ausseil