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23 août 2019 5 23 /08 /août /2019 07:24



« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. » La confrontation entre Uber et les taxis est une illustration formidable de ce  constat fait dans le Manifeste du Parti communiste rédigé par Marx et Engels en 1847.
Voici un secteur d'activité, le transport par taxi, qui fonctionne avec un modèle économique très particulier, structuré par la nécessité d'avoir une licence coûteuse. Ce modèle n'a pas empêché un certain degré de concentration capitaliste. Au contraire, il est exploité à son avantage par l'entreprise dominante du secteur, le groupe G7 détenu par la famille Rousselet qui contrôle aussi les Taxis bleus, en consolidant sa situation de loueur de licencesà des chauffeurs qui n'en disposent pas.
La moitié seulement des chauffeurs de taxi parisiens sont propriétaires de leur licence, les autres sont soit salariés, soit locataires de licence. Près de 60 % des taxis parisiens utilisent les services de centrales de réservation largement dominées, là encore, par le groupe G7. Sans entrer dans le détail du fonctionnement de ces centrales, disons simplement qu'elle conduisent les taxis à en être de plus en plus dépendants et à prendre de moins en moins de clients dans la rue ; cela confère au groupe G7 une position hégémonique certaine.

Vient une certaine entreprise Uber, bien représentative du capital financier d'aujourd'hui, qui, en l'occurrence, ne s'affronte pas seulement à des artisans en colère mais aussi à une entreprise familiale puissante dont la rentabilité dépend du maintien du modèle économique actuel. Mais Uber, géant mondial ayant des actionnaires tels que Goldman Sachs, Google..., a l'ambition d'un développement international accéléré et la maîtrise d'outils à la pointe de la technologie.
A l'époque  ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a défendu le groupe américain Uber, estimant qu'il donne « accès à l'activité économique » à des jeunes « souvent victimes de l'exclusion » qui « choisissent l'entrepreneuriat individuel ».
La demande d'une voiture de transport avec chauffeur (VTC) se fait à l'aide de l'application Uber qui détermine votre position et transmet la commande à la voiture la plus proche, vous pouvez d'ailleurs suivre le parcours du véhicule et son approche. Aucun paiement ne se fait au chauffeur, tout est débité sur votre compte carte de crédit. Il n'y a pas de taximètre, vous connaissez la durée et le montant prévus de la course, calculés par le logiciel, avec une bonne estimation. Le chauffeur est payé directement par Uber (80 % du montant de la course). De ce fait, Uber contrôle complètement les encaissements, rien ne peut lui échapper.
On voit à quel point les outils de la révolution numérique et de la communication sont une condition même de l'offre d'Uber, le coeur en étant le logiciel de géolocalisation qui met en relation le client et le VTC.
Mais le projet d'Uber n'est pas conditionné seulement par les progrès techniques. Il prend largement en compte les « progrès » dans les rapports sociaux dont profite le capital. En premier lieu, la précarité et le chômage. Ce qui permet d'avoir de nombreux chauffeurs non salariés, donc un maillage plus serré et un temps d'arrivée des véhicules raccourci. Les chauffeurs d'Uber sont des travailleurs indépendants. C'est un élément incontournable de ce modèle économique. N'étant pas salariés mais « patrons », les chauffeurs prennent en  charge le coût des assurances, de l'achat et entretien du véhicule et ils assument le risque de  variation d'activité, Uber ne donnant aucune garantie à ce sujet. En bref, le risque d'entreprise est supporté, pour l'essentiel, par les chauffeurs. C'est le rêve des capitalistes : maximiser les profits tout en éliminant le plus possible les risques. Cet objectif est aujourd'hui rendu accessible du fait du chômage de masse et de la précarité.
L'agressivité du capital est d'autant plus importante que la croissance de l'économie est en berne. Reste aux capitalistes l'alternative de pressurer les  salariés en profitant du chômage de masse. Notamment en multipliant les remplacements. Une tendance qui existe déjà et qui ferait du modèle Uber, s'il s'impose, la référence.

  Robert Kissous (extraits d'une tribune à l'Humanité)

   Des contacts ont été pris avec des  chauffeurs concernés  (et la CGT locale  ) un grand débat sur ce thème aura lieu au dernier trimestre 2019 à Montpellier . La date le lieu (un café un samedi ?) et l'horaire (16 H  probablement pour permettre aux coursiers d'être présents)   vous  en seront  communiqués. Notez ce débat d'actualité.

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