Zeev Sternhell dans un article du Monde du 18 février 2018 jette un pavé dans la mare. Il dit tout haut ce que nous pensons sans oser l'exprimer suffisamment . Israël traite les Palestiniens comme les Allemands d'Hitler ont traité les juifs.
Comparer est impossible car les époques sont différentes. Il y manque heureusement l'horreur des camps d'extermination, mais pas les prisons sans jugement, ni les confiscations de biens. Cela rend probablement les propos de Sternhell incompréhensibles pour les Juifs. D'autant plus que les premiers Sionistes étaient progressistes. Avant d'être un repaire fasciste les Kibboutz étaient des phalanstères socialistes.
Et pourtant les ingrédients qui ont porté au pouvoir Netanyahou sont le sentiment d'être une race élue, le désir d'anéantir la Palestine et de chasser les Palestiniens, un espèce de retour de l'espace vital d'Hitler. Et la résistance palestinienne a sur Israël un effet désastreux. La peur et la haine transforment une majorité d’israéliens en bourreaux qui refusent de se l'avouer , puisqu'ils se voient victimes .
Nous avons connu la même chose en Algérie avec la guerre. Le peuple pied noir élisait de nombreux députés communistes. La guerre l'a fait basculer majoritairement vers l'OAS fasciste pour son plus grand malheur.
C'est la raison pour laquelle nous sommes derrière Sternhell et pour un état palestinien. Trump qui ouvre son ambassade à Jérusalem le jour anniversaire de la création du pays n'est pas l'ami d'Israël. Il l'utilise pour essayer de sauver son hégémonie vacillante. L'avenir n'est pas dans la confrontation. Israël contre le Hezbollah n'a pas fait le poids au Liban. Il est en train de perdre la maîtrise de l'air, un F 16 sophistiqué a été abattu, d'autres suivront. Une guerre avec la Syrie, l'Iran et l'Irak (et peut être l'Egypte) ne durerait pas six jours et Israël ne la gagnerait peut être qu'au prix d'une troisième guerre mondiale catastrophique pour tous.
La seule issue est la paix. Un édit de Nantes oriental sans vainqueur ni vaincu, chacun restant maître chez lui et notamment les Palestiniens. Une paix qui ne satisferait totalement personne. Macron caniche de Trump continuant à rêver d'une victoire militaire (avec la chair à canon des Kurdes et d'Israël) tourne le dos à cet objectif. Notre tâche est de l'y ramener.
Henri Ausseil