Il est désormais possible de faire le bilan industriel de trente ans de capitalisme rentier en France, inaugurés par le virage du PS vers" l'austérité" et jamais abandonné depuis.
Le TGV, Airbus, la réalisation du pont de Millau, la fabrication de tuyaux sans soudure, des chantiers navals performants, la résolution du problèmede l'énergie par un parc nucléaire encore en activité en faisaient non LE (stupidité irréalisable) mais UN grand pays industriel, où chaque génération vivait mieux que la précédente.
Trente ans de pouvoir par les grands prêtres de l'actionnaire à 14 % sous diverses couleurs mais dans les conditions d'un parti unique ont bouleversé la donne. Certes comme l'Inde des Maharadjas, nous avons nos nababs qui font rêver dans Voici-Voilà. Avec forcément quelques reliques , (mais pour combien de temps ? ) l'industrie a fui vers les bas salaires. La lamproie est revenue sur nos côtes, excellente nouvelle pour la planète. Ce n'est pas en faisant payer les industriels pollueurs , mais en exportant les usines vers des lieux moins regardants. Certains des enfants de chœur de la vraie gauche entonnant avec les autres le tube bien connu "c'est trop cher", "c'est trop cher".
Pour illustrer le propos par un exemple nous prendrons le TGV. Alsthom l'a inventé, la France a construit un réseau performant. Pas une ligne à grande vitesse ne se prévoyait dans le monde sans qu'il puisse participer à l'appel d'offres. Aujourd'hui Alstom privatisé agonise sous perfusion, les TGV tombent en panne où accumulent les retards, construire le tronçon Montpellier –Perpignan s'avère une tâche titanesque. Trop cher , trop cher. Sans parler des gares TGV de Nîmes et Montpellier, totalement inutiles tant qu'elles n'auront pas été construites, ce que M de La Palisse nous aurait dit.
Mais n'imaginez pas une seconde que la terre se soit arrêtée de tourner. En Asie et aux confins de l'Europe du capitalisme rentier , des capitaux chinois et une technologie chinoise (qui doit beaucoup au départ à l'intelligence de nos capitalistes qui lui ont transféré la technologie, mais apte désormais à progresser sans nous) entre la Chine et le Kazakhstan, entre Moscou et Kazan, entre Belgrade et Budapest et en d'autres lieux présents et à venir.
Les conséquences sociales vous les avez devant les yeux, mais pour ce qui best de la désindustrialisation, c'est la grande absente des débats. Allons- nous attendre pour comprendre d'en être réduits comme projet politique à partager le plus également possible un gâteau de plus en plus petit ?
Henri Ausseil