Le blog misait beaucoup sur Marseille. Le capitalisme rentier qui a plus d'un tour dans son sac l'avait aussi prévu et y avait remédié (ou pas , ou verra bien) . Mais la victoire peut- être volée à Marseille est venue de Strasbourg.
Ce n'est pas faire injure aux autres grandes villes qui ont choisi la gauche. Mais elles l'ont fait en utilisant les procédés anciens des accords de sommet qui nous ont amené à 60 % d'abstention. Nous ne crachons pas sans la soupe. Notre crainte est que cela ne mène pas très loin.
Ce qui s'est passé à Strasbourg, au contraire, est très rafraichissant. L'Alsace n'est pas une terre traditionnellement de gauche.Un des endroit de France où on pouvait le moins espérer quelque chose .La gauche sociale libérale quand elle y gouvernait ressemblait beaucoup à la droite, le consensus conservateur régnait en maître.
Voilà qu'une équipe autour de Jeanne Barséghian se lance dans la bataille avec une toute autre stratégie : rassembler des associations , des mouvements ,des citoyens, des partis de gauche minoritaires en Alsace sur des objectifs écologiques mais pas seulement.
Nous voyions d'ici la moue méprisante du premier adjoint du maire sortant, héritier naturel face à cette incongruité. Je n'en ferai qu'une bouchée.
Le premier tour a fait sensation. La liste Barséghian vire en tête avec 29 % et le dauphin désigné se noie à 20 %. L'accord avec Trautmann échouant, le PS ne pouvant admettre qu'il ne soit pas hégémonique, la liste "écologiste associations , citoyens et gauches" n'a donc aucune réserve de voix pour le second tour, du moins si on raisonne comme les politologues classiques. Surtout que les droites macronienne et Républicaine fusionnent devant le danger.
A Strasbourg, la droite unie et la gauche désunie, qui aurait pu envisager la victoire?
C'est pourtant ce qui s'est produit , avec un gain de 8 000 voix dont aucun politologue averti ne pourrait donner l'origine. Alexandre Feltz de "Place publique" donne son point de vue dans l'Huma. "EELV n'aurait pas fait ce score tout seul, sans les autres composantes de la liste-Place" publique, PCF, Labo citoyen, les 60 % de militants associatifs non encartés. Nous sommes les seuls à avoir compté plus de 1000 personnes dans notre comité de soutien" .
La liste ne résulte pas d'accords de partis. Et il y a eu un vrai élargissement de la campagne de terrain entre le premier et le second tour.
Si cela pouvait donner des idées partout en France, le blog en serait ravi.
Note du blog : Si un lecteur ou une lectrice bien informé(e) sur Bordeaux nous faisait profiter de ses lumières , nous sommes preneurs.