Le 3 juillet, Le Canard enchaîné a révélé que le Père La Rigueur pour les autres a dissimulé au Fisc français près de 11 millions de francs suisses, soit 6,8 millions d’euros.
Le Canard bien renseigné a rapporté deux informations supplémentaires.
En mai 1981, des collaborateurs de Barre Premier ministre ont retiré à la veille d'une élection risquée 10,5 millions en liquide sur les fonds secrets attribués à discrétion au Premier Ministre (cette honte a été rendue impossible en 2001). Allez savoir à quoi ils ont servi.
Un peu avant, en 1978, Raymond Barre et sa femme ont conclu un arrangement immobilier avec le maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, lui-même agent immobilier et architecte. Celui-ci leur aurait trouvé un terrain de 3.000 mètres carrés à un prix très avantageux et le Premier ministre aurait utilisé un prête-nom pour y faire construire sa villa. Selon Le Canard enchaîné, cette dernière a été estimée neuf ans plus tard à quatre millions d’euros. Une excellente affaire qui doit tout au trafic d'influence.
Un Premier Ministre qui refuse de payer l'impôt, vole l'argent de l'Etat, profite de sa puissance pour s'enrichir est un admirable exemple du rôle que le CAC 40 et ses cousins voudraient attribuer aux politiques : celui d'exécutant grassement payé contre de très grands services.
Trente ans après la vérité fait surface. Nous vivons des temps difficiles pour les pourris. Qu'ils se le disent. C'est en somme l'équivalent de la sordide affaire des diamants de la Reine pour Louis XVI soit la condamnation d'une époque que nous espérons bientôt révolue.