Cervera qui est de gauche étudie le populisme de gauche (lisible dans 100 paroles) dans lequel il range Mélanchon, Iglésias, Corbyn et Tzipras sous la même bannière .
Le populisme se caractériserait par un mouvement remplaçant les partis, des militants volatiles, la grande importance du chef charismatique et la difficulté à s'installer dans la durée. Voyons ce qu'il en est pour Sanders
Le Caucus progressiste crée une vraie alternative, ce qui est inouï aux USA
Christophe Deroubaix dans l'Huma nous l'explique. Biden présente un gigantesque plan d'investissement. Prenons l'exemple des infrastructures (voies ferrées, ponts , routes, réseau électrique et communications.) Depuis le new deal il a terriblement vieilli. C'est la conséquence des choix de Reagan.
Biden ose 550 milliards de dollars comme Obama avait osé le Medicare. Mais la soupe politicienne fait que des démocrates de droite ressemblent furieusement aux Républicains. Le budget doit être voté et pour cela je rabote, tu rabotes , il rabote. Et à la fin il reste une pellicule.
Une deuxième loi dite de réconciliation. si elle est votée enlève aux raboteurs leur rabot ,ils ne peuvent plus faire obstruction. Dans ses bagages les progressistes font passer la généralisation de la maternelle publique (c'est inouï aux Etats-Unis,) la gratuité les deux premières années de fac (encore plus inouï), l' instauration des congés de maladie payés (à la place des assurances hors de prix) et les congés parentaux, avec en prime 300 dollars d'allocation par enfant. De quoi donner un infarctus à Reagan s'il vivait encore. Le fait que ce soit banal en Europe n'enlève rien à la portée révolutionnaire. Le capitalisme s'en accommodera, mais parce qu'il y est forcé.
Il faut 60 voix pour que les lois passent au Sénat. La seule chance c'est que les deux lois (sur les investissement et la réconciliation soient votées ensemble. 17 républicains ont quand même compris que la grandeur de l'Amérique s’accommodait mal d'infrastructures déplorables. Séparer le vote des deux lois leur permettrait de voter pour la première et contre la seconde. Un vote bloqué autorise toutes les espérances.
Et c'est là que Cervera a tout faux. La direction propose de scinder les votes, le Caucus progressiste (nom des partisans de Sanders) compte 95 élus ,dont deux très célèbres députées noires, sur 220 et ne cesse de s'étoffer. il réfute Pelosi ,refuse les rabots du passé, bat Pelosi au sein du parti et obtient le vote unique, donc la possibilité d'une avancée. Le résultat n'st pas acquis, mais quel contenu progressiste l'est par les temps qui courent?
Conclusion, Sanders le "populiste" selon Cervera appartient à un parti, n'est pas un leader omnipotent et progresse sur le long terme. Osons dire tout le contraire de Mélenchon. Avant de mettre le populisme à toutes les sauces il conviendrait de réfléchir.