Lundi  28 juin débute en Mer Noire  un exercice  naval "d’envergure" coorganisé par Washington et Kiev,  sous le nez des Russes qui ont dans le secteur des forces 100 fois plus grandes. A quoi cela  peut-il servir ? Préparer  une troisième guerre mondiale?    provoquer pour créer des incidents ?

Dans le même temps Biden la colombe augmente le budget de l'armée encore plus que Trump.   Budget supérieur déjà à la somme  de celui  des cinq pays qui suivent.  Et avec des reculs partout dans le monde prouvant l'inanité de cette stratégie. Nous en sommes profondément attristés pour les Américains qui payeront la note.

La rencontre Biden-Poutine a donné lieu aux communiqués opaques habituels.

Mais Poutine en a dit un peu plus sur les points susceptibles d'avancer (en faveur de la Russie s'entend, mais il doit y avoir des compromis favorables aux USA aussi).

"Les troupes américaines quittent l'Afghanistan. C'est tout près de chez nous. Nous avons une base militaire au Tadjikistan. Comment allons-nous construire nos relations sur cet axe, comment allons-nous assurer la sécurité dans la région? C’est une question pratique très importante. Il existe également d’autres dossiers ayant trait à l'environnement, au changement climatique. Comment organiser les activités en Arctique, où la route maritime du Nord s'ouvre à la navigation toute l'année?".

Si nous avons bien compris,  les discussions sur l'Afghanistan se dérouleront à Moscou, et le terminal gazier de Saint -Nazaire  alimenté par le gaz russe arctique va se développer, le blocage américain cessant.

 Si nous avons aussi bien compris, en Syrie, en Irak, en Palestine et en Europe il va falloir attendre,  et la  néo-guerre froide continue.

Un secteur reste brûlant : basculement ou pas de la Turquie ?  L'armée turque, la deuxième de l'Otan par sa taille, a irrité ses alliés occidentaux en achetant des missiles sol-air russes et en intervenant directement dans des zones de conflit en Syrie et en Libye. Biden ne semble pas avoir avancé et Poutine non plus. La stupide politique française et européenne  donne à Erdogan le rôle d'arbitre dans le secteur. Et ce n'est pas une bonne chose.

  Ainsi chemine le monde multipolaire, à petits pas.

L’attachement au principe de tous perdants en cas de guerre nucléaire a été réaffirmé par Vladimir Poutine et Joe Biden lors de leur sommet de ce mercredi. 

  Qu'aucun état n'ait  la  capacité d'imposer sa loi est un peu rassurant  Le monde est-il devenu meilleur après le triomphe absolu des USA en 1990 ?

Une flotte américaine avec en tête le Ronald Reagan (un symbole) vient d'entrer en mer ce Chine. Les Chinois protestent bien à tort , c'est de la pure routine. Trump aurait vociféré, mais Biden le pacifique est-il si différent?

"Je pense que tout le monde dans cette salle admettra que la réalité post-pandémique sera multipolaire. Le multicentrisme est une réalité établie et en gros elle définira l’état des relations internationales. Le monde ne sera pour sûr ni le globe de l'OTAN , ni celui de l’Union européenne. .. Dans le monde actuel, les relations fondées sur le principe de «guide-guidé» ne marchent plus."

 C'est ce que vient d'affirmer un ministre russe  et que tout le monde n'a pas compris. On remarquera qu'il ne cite pas les Etats-Unis et vise explicitement l'Union Européenne  qui n'est que le toutou, hélas et ferait les frais d'un conflit grave.  Nous payons cher l'atlantisme de nos dirigeants.

Pour le blog mieux vaut l'équilibre précaire d' un monde multipolaire certes imparfait qu'un monde où un seul pays cumule tous les pouvoirs comme nous avons pu le constater en Yougoslavie, au  Yemen, en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan liste non exhaustive.  En principe cela devrait supprimer les aventures militaires déséquilibrées  qui ont fleuri pendant la pax americana contrairement aux promesses  des années 90.

Cela reste à prouver.