Lorsque l'ordre social est attaqué la justice devient politique même si elle ne l'avoue jamais. Qu'il s'agisse de militants CGT , de Mandela, de Barghouti ou de l'Affaire Dreyfus les degrés sont différents mais la nature identique.
Puisque cette justice est politique elle ne peut être juste. Elle reflète les intérêts du vainqueur du moment. Elle ne peut donc être immobile comme on le croit parfois. Elle est étroitement liée aux luttes et surtout à leur succès.
Nous allons prendre comme exemple Djamila Boupacha pendant la guerre d'Algérie, période dramatique s'il en fût. Arrêtée à 22 ans à Alger elle a affirmé son engagement dans le combat pour l'indépendance . En ce qui concerne ses "aveux" signés d'avoir transporté une bombe ils ont été obtenus sous la torture et alors qu'elle a été violée par un militaire avec une bouteille de bière.
Elle aurait dû être condamnée à mort et exécutée comme 5 autres algériennes. Gisèle Halimi dans un combat devenu exemplaire a obtenu qu'elle soit jugée à Caen et non à Alger ou un "médecin" n'avait pas vu son viol et les traces de torture et où l'armée a bloqué toute information. A Caen elle a tout de même été condamnée à mort. Les accords d'Evian et l'amnistie ont entraîné sa libération.
Barghouti est condamné à plusieurs vies de prison mais lui aussi sera libéré car les sentences de la justice politique sont très dépendantes des rapports de forces.