Invitée entre autres  par Rencontres Marx Dominique Manotti a présenté son livre  Marseille 73  sur les ratonnades  et assassinats de 1973. Ses qualités d'auteur ont été évoquées, qui ne sont plus à prouver.  Mais l’essentiel était ailleurs dans la rupture du silence noir qui entoure les  soubresauts de la fin de la colonisation  avec lesquels tous les comptes ne sont pas soldés.

 Ceux qui comme moi n'avaient pas lu son livre ont beaucoup appris sur la connivence de la police et des tueurs d'Ordre nouveau, sur le seul cas où les tueurs ont été jugés.   L'avocat de la famille a récusé la police et fait appel à la gendarmerie.  Cela a permis de savoir que la police connaissait les assassins  au bout de deux jours et n'a rien dit.   La grève  inouïe de 1700 maghrébins aux chantiers de la Ciotat à l'appel du seul Mouvement  des travailleurs arabes  (MTA) est sortie de l'ombre.

  Mais cette conteuse est aussi la reine des incidentes. Papon  est sorti de  la demi-ombre, qui a continué son sale travail de collabo  comme préfet de Constantine puis d'Alger pendant la Bataille d'Alger et enfin au  Paris de Charonne. Il a bien fallu qu'il soit choisi par les donneurs d'ordre. La ratonnade de  Grasse aussi est sortie de l'ombre ainsi que  les méfaits de Fontanet dont la circulaire  a inventé le travailleur clandestin exigeant un contrat la plupart du temps inexistant  et un logement "décent" alors qu'ils vivaient dans des bidonvilles, et transformant en "clandestins"  80 % des travailleurs immigrés. Les bons sentiments invoqués cachent des noirceurs abominables.   Un brin de ridicule en est même sorti. Un pasteur suisse président de la CIMADE est devenu clandestin dans la foulée.

Le quartier du sentier du vêtement  s'est avéré  une machine à fabriquer des Français  d'abord juifs puis arméniens, yougoslaves, aujourd'hui chinois ces derniers  "migrant " à Aubervilliers.  Les années 80 ont effacé cette époque d'ombres et de lumières.

Une soirée exceptionnelle qui a été filmée comme désormais RML l'a décidé pour toutes ses initiatives. Les absents qui le souhaitent auront donc la possibilité d'un rattrapage.

Le Parlement moldave a décrété l'état d'urgence du 22 octobre au 20 novembre. Ce petit pays  souffre  d'une pénurie de gaz à l'entrée de l'hiver qui commence tôt là -bas. L’UE a décidé d’allouer à Moldavie une aide de 60 millions d’euros pour gérer cette crise. Mais Josep Borrel, a avoué que l'Europe ne pourrait pas résoudre le problème énergétique moldave.

Vous avez bien lu. La puissante Europe est dans l'incapacité de fournir du gaz à la minuscule Moldavie et lui octroie un pourboire. C'est comme  donner 2 euros à quelqu'un qui meurt de soif au Sahara pour s'acheter une bouteille qui n'existe pas..

Quelle est l'origine du problème   ?

 Jusqu'à fin octobre Gazprom livrait  du  gaz à la Moldavie à 790 dollars pour 1.000 mètres cubes, un prix inférieur à ceux pratiqués ,par  le marché de référence en Europe et qui, ces derniers jours, oscillent autour des 1.000 dollars.  La Moldavie a en effet négligé de payer le gaz précédemment livré, Gazprom exige que soit  réglée l’intégralité de sa dette . La ressemblance avec l'Ukraine est totale.

La Moldavie est politiquement coupée en deux entre pro et anti russes  et les antirusses viennent de remporter les élections. Ils ont vaillamment choisi la voie atlantiste et  la guerre froide, le terme est ici bien choisi..

Le résultat de cette politique irrationnelle est sans appel.

• L'Europe ne peut rien faire puisqu'elle dépend du gaz russe. L'aveu est prodigieux.
• Les Moldaves vont avoir une note salée  (très supérieure à 1000   dollars les 1000 m3), Gazprom étant le seul fournisseur possible et s'essuyant les pieds sur la Moldavie pour des raisons pas toutes commerciales
• Le premier ministre moldave, la queue entre les jambes, est obligé de se rendre à St Petersbourg, siège de Gazprom pour "négocier" ce qu'il faut bien appeler un ultimatum.

Comment qualifier cette absence totale d'anticipation?

Il n'est pas le premier à penser que les Africains ont un passé qui leur appartient. Chirac  en 2006 a autorisé une exposition d’œuvres majeures béninoises à Cotonou. 275 000 visiteurs  ce n'st pas rien. Mais après les oeuvres sont rentrées en France.  En 2016 Ayrault qui n'est pas Zemmour répondait au Bénin  : les collections nationales sont inaliénables.

 Macron , reconnaissons lui ce mérite, a franchi le Rubicon.  Il    a reconnu que trois statues de rois mi homme mi animal, trois trônes, quatre portes sculptées de palais  et 16 autres pièces razziées par le général Dodds  de l'infanterie coloniale  étaient plus à leur place au Bénin qu'au musée du Quai Branly.

 Espérons que d'autres gestes en dehors de la sphère culturelle complèteront cette orientation ,substituant l'égalité à la subordination. Mais sachons reconnaître qu'un pas important vient d'être franchi, annulant  l'ignoble discours de Dakar de Sarkozy , pour le plus grand honneur de la France.

Lundi 25 octobre, au petit matin. Le nouveau préfet “bulldozer” de l’Hérault ordonne l’expulsion d’un bâtiment squatté par plusieurs familles albanaises. Malgré des relogements prévus par la mairie, des demandes de droit d’asile en cours d’examen, et un accompagnement validé par… la préfecture. Résultat : un aller simple pour Tirana, des mesures d’OQTF et de placement en CRA.

Le même jour que l’expulsion d’un squat habité par des familles albanaises, le préfet de l’Hérault  a envoyé la police démanteler un troisième bidonville de Montpellier, avenue Nina Simone.

Dans le Panthéon de l'abjection  dure au service des monstres mous plus discrets, notre préfet occupera une place de choix. Le pauvre homme!  Généralement ceux qui font le sale travail finissent comme boucs émissaires bien commodes. Il ne tardera pas à le découvrir.  Mais le mal fait reste fait et   en face il n'y a pas beaucoup de résistance du côté des adeptes de solutions plus douces.

NB : Le jargon des sigles nous échappe, lecteur et lectrice suppléeront.      De toute façon ces sigles ne signifient  rien de bon pour les mialheureux  visés..   Tiré de 100 paroles.

Elle n'a pas fait de la figuration et les personnels de santé peuvent compter sur elle pour dire ce qui doit être dit.  Ses incidentes valent leur pesant d'or, comme l'annulation de l'autorisation de tournage d'une manifestation de gilets jaunes  pour gêne sur la voie publique et les contradictions de LR. Les chevaliers de la vertu républicaine prônent la tolérance pour les voleurs de portable mais en ce qui concerne Sarkozy, ils s'offusquent de sa condamnation.

Un sacré courant d'air de liberté.