Le pen a-t-il torturé en Algérie ?

 Ma  génération  a été profondément meurtrie  par un fait indiscutable. Dans cette guerre  appelée "évènements" l'ennemi était peu visible et cruel aussi parce que la guerre est faite pour tuer. Mes  nombreux amis d'enfance  disaient tous la même chose , mais jamais publiquement.  Dans tous les régiments combattants (et le 1er REP de Le Pen en était un) la gégène était utilisée.   Avec plus ou moins de cruauté et de persévérance.  Même à l'époque elle ne s'affichait jamais ouvertement, ne se nommait jamais, n'était l'objet d'aucun procès verbal.  Elle restait en quelque sorte honteuse. Les socialistes comme Lacoste pouvaient donc couvrir une chose qui n'existait pas.

Vouloir trouver une preuve est  donc impossible. Il n'y a que le témoignage, dont au sait qu'il ne suffit pas. Des photos ne disent pas qui a torturé.

Mais le fait lui même est irréfutable : la France des droits de l'homme a torturé en Algérie sous un gouvernement de gauche.

Dès lors le paysage politique se coupe en deux :  ceux qui refusent de condamner la  torture (l'enfer est pavé de bonnes intentions) et Marine Le Pen  et son père en font partie, et ceux qui ne trouvent aucune excuse à cet acte abominable, parmi lesquels se range le blog.  

Encore un témoignage  pour illustrer :  un de mes collègues à l'école normale de Perpignan devenu officier de réserve en Algérie a tué une femme sous la torture en introduisant une bouteille dans son vagin. Le Canard Enchaîné a eu vent de l'affaire qui a fait du bruit. De retour dans les PO  comme instituteur après son service , l'Inspection Académique a voulu le "punir"  puisque personne d'autre ne l'a fait et l'a muté d'office  dans un autre village de la Salanque. Le mouvement de défense de ce triste héros a été considérable dans son ancien poste. On cherche des racines au Front National : vous les avez.

Henri Ausseil