L'Occident découvre son impuissance

Les Européens ont été  convoqués  à la Maison Blanche,  premier sommet depuis deux ans entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Joe Biden devait proposer  très théoriquement un nouveau soutien financier pour l’Ukraine, Israël et Taïwan, la vraie question étant qui paiera.

Un conseiller de Josep Borrell, Federico Steinberg, est entré dans l'histoire de la stupidité universelle. Il a en effet annoncé  que ce sommet " tombe à un très bon moment de la relation transatlantique ".  Le moment est –il  "favorable"  à la veille peut-être d'une confrontation majeure et alors que l'Occident est de plus en plus isolé?  .Cela  a unifié l’Occident, mais l’a aussi séparé du reste du monde. Pas seulement de la Chine, mais aussi des pays que l’on appelle souvent le Sud Global . C' est en tout cas ce que pense le Centre d'études  stratégiques et internationales occidental.

Radio Guyane   nous résume les enjeux

Ils chercheraient à éviter l'ouverture d'un deuxième front avec le Hezbollah libanais et, au-delà, une escalade régionale aux ramifications imprévisibles. Mais c'est par une aide humanitaire à Gaza, non des négociations sur la création d'un état Palestinien. Donc du vent.

Pour l'argent, Biden  s'est adressé jeudi soir aux Américains pour tenter de les souder derrière la défense d'Israël et de l'Ukraine, et arracher le consensus politique dont il a besoin pour financer ces deux causes.   Le président du Conseil européen Charles Michel  s'est dit "extrêmement confiant que le président américain fera tout son possible pour confirmer l'aide.". Remarquer que cela ne confirme pas l'aide mais l'intention de Biden. Donc cela ne veut rien dire.

Et les conflits internes existent

.La guerre  ne sera pas le seul enjeu du sommet alors que, selon le FMI, les" principales économies mondiales"  (il parle de l'occident et de lui même  en faisant croire que c'est le monde)  montrent des signes de faiblesse. l'Union européenne et les États-Unis doivent régler des différends commerciaux, dont celui concernant les importations européennes d'acier, cibles de droits de douane imposées en 2018 par la présidence Trump.  Suspendus en 2021, ceux-ci pourraient être réactivés si aucun accord n'était trouvé d'ici à fin octobre.  L'UE espère aussi un accord concernant les minéraux essentiels, nécessaires à la transition énergétique. Il s'agit de supprimer des éléments discriminatoires présents dans le grand plan climat américain (IRA) voté à l'été 2022.

Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a estimé mardi, en marge d'une réunion des ministres européens des Finances à Luxembourg, qu'un accord entre l'UE et les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur l'approvisionnement en minéraux essentiels "pourrait" être annoncé lors du sommet.  "Nous n'en sommes pas encore là. Il faut encore surmonter des divergences", a-t-il cependant ajouté.   Annoncer que l'on n'est pas d'accord?   Toujours du vent

Autrement dit : beaucoup de  bruit pour ne rien décider du tout puisque l'Occident n'est plus maître du jeu.

Henri Ausseil