Qui aurait pu imaginer il y a 30 ans l'USM conservateur et le SM appelant à une journée de grève le 22 novembre ? Au plus haut niveau aussi la magistrature souffre de ne pas avoir les moyens d'exercer le pouvoir judiciaire, censé équilibrer l'exécutif pour défendre les citoyens.
Des moyens ont certes été alloués dont se félicite le garde des sceaux. Mais ils concernent les prisons en état de rupture et non la justice. Et aucune amélioration réelle n'en sortira au moment où la société à deux vitesses fait exploser la petite délinquance pendant que la délinquance financière s'épanouit à l'autre bout.
Les personnels et pas seulement les juges sont confrontés à l'inflation des dossiers sans augmentation des postes. La lenteur et les erreurs de procédure n'ont donc rien d'étonnant. La presse et le public le reprochent sans aller plus loin, ce qui crée un "burn out" terme à la mode c'est à dire l'épuisement et le mal être. La gestion des personnes par le ministère en devient violente. L'indépendance des juges de siège est mise à mal non par des lois mais par des pressions pour que les dossiers avancent ou soient étouffés. La crise des vocations s'en suit.
La justice ne se porte pas mieux que l'école ou la santé. C'est le résultat de choix budgétaires et économiques non une fatalité. Soutenez la justice en grève !