Il était une fois un chercheur gallois d'une université publique qui découvre l'effet de deux agents chimiques sur le virus de l'hépatite C. Plinio Perrone en fait profiter la communauté scientifique en publiant quelques articles. Il ne dépose pas de brevet.
Un voyou à col blanc , Raymond Schinazi ,prétendument chercheur, qui camoufle sa start Up à la Barbade, s'empare de la trouvaille non protégée et dépose un brevet qui désormais vaut son pesant de dollars.
Puis il vend le brevet à Gilead pour la coquette somme de 11 milliards. Gilead fabrique la molécule qui revient à 25 euros par cure. Certains disent 150 euros. En tout cas le sofosbuvir est vendu 82 000 euros par cure de trois mois aux Etats-Unis, 41 000 euros en France. Gilead fait un geste et descend à 25000 euros mais le bénéfice est gigantesque pour quelqu'un qui n'a rien inventé.
Le brevet est-il légitime ? Lecteur et lectrice jugeront. Malheureusement celui qui a la capacité de juger est l'office européen des brevets reconnu par 39 états seulement. La France n'a jamais voulu agir et pourtant elle passe son temps à déplorer le trou de la sécu. Pire , comme le médicament a éradiqué l'hépatite C , Gilead est un bienfaiteur de l'humanité
Nous arrivons au côté le plus sombre du roman noir. Le succès crée la pénurie, et seuls ceux qui peuvent payer en bénéficient. Donc l'hépatite n'est vaincue que là où il y a l'argent.
Attendons le verdict de l'office, mais une chose est certaine , il y a quelque chose de pourri dans le monde du médicament.