Manuel Cervera-Marzal sociologue donne sa version dans l'Huma. Il amalgame Podemos, Syriza, Corbyn, Mélenchon, comme s'ils menaient la bataille seuls.
Eviter la forme parti, dans un "mouvement" regroupant des gens qui ne pensent pas tout la même chose et se rassemblent autour d'un chef, une des caractéristiques essentielles du populisme, ne fait pas de doute, même si pour Corbyn travailliste c''est problématique.
N'exister réellement que le temps d'une élection est tout aussi exact. Mais la coquille vide a besoin d'être explicitée. Il existe des militants France Insoumise. Mais ils ne décident de rien, nous avons pu le constater lors de Législatives à Montpellier. L'hyper démocratie apparente dans les votes qui ne manquent pas à propos des candidatures cache l'absence de débat de fond et les alliances éventuelles sont presque toujours pilotées du sommet, les refus aussi.
Attribuer le score de Mélenchon au populisme est un peu fort de café. Certes il a , en rompant avec l'appareil du PS, proposé une nouvelle stratégie innovante. Mais l'apport militant et politique du PCF a été important et ce n'est pas Mélenchon qui a rassemblé. Il a simplement recueilli le bénéfices politique de l'alliance.
La percée électorale fulgurante est donc plus complexe que ne l'indique Cervera-Marzal. Et lorsque le populisme se présente tout nu il s'effondre. Il ne s'agit en rien d'une lubie périodique des Français ou des Espagnols.
Pourquoi le blog insiste-t-il ? Parce que le rassemblement capable de mettre l'humain d'abord ne prendra pas la forme du parti unique ou d'une coalition de partis.. FI, le PCF et d'autres parfois organisés en parti mais parfois non travailleront sur des objectifs et non en vertu d'alliances de sommet de partis structurés. Et il faudra se débarrasser des égos surdimensionnés et du culte des chefs.
Personnellement la figure d'enterrement de Mélenchon lors du premier tour des dernières présidentielles m'a stupéfait et a bouleversé ma façon de le juger. Le score était remarquable, et annonciateur de progrès décisifs dans l'avenir. En tout cas c'est pour ça que nous avons fait de gros efforts. Comme le "chef" n'était pas au deuxième tour c'était pour lui un échec. Le divorce était consomme à l'heure de vérité.
Il va donc falloir réfléchir beaucoup moins superficiellement sur ce qu'est le populisme et en quoi il n'est pas le rassemblement.
Henri Ausseil