Sur une double page est exposée une situation réelle à laquelle nous souscrivons. lorsque le texte explique que les promesses de la branche politique des Talibans n'engagent pas les Talibans descendus des montagnes et des villages qui n'ont connu que la misère, la guerre et la rancune, comment ne pas se reconnaître. Les Talibans sont porteurs de graves atteintes au droit international et à la condition des femmes.
C'est sur un autre point que notre désaccord est total. Citons le texte : " La remise au pouvoir des Talibans est une grande défaite morale pour les États-Unis A ce stade on peut dire que les États-Unis ont perdu en Afghanistan...Promettant monts et merveilles et la construction d'un Afghanistan démocratique et évolué, ont abandonné le peuple afghan en le laissant dans le malheur et la misère."
Il est grand temps pour le PCF de revenir aux fondamentaux peu à peu affadis par la nécessité de l'union lors des accords de 1936 ou postérieurs . Aimé Césaire l'a écrit en 1956 lorsqu'il a rompu avec le PCF qui venait de signer les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet en Algérie. "CE N'EST PAS SE BATTRE SEUL ET DÉDAIN DE TOUTE ALLIANCE. C'EST VOLONTÉ DE NE PAS CONFONDRE ALLIANCE ET SUBORDINATION."
Frantz Fanon et bien d'autres ont montré depuis longtemps qu'il ne faut pas confondre indépendance et néo colonialisme. L'Afghanistan sous la tutelle américaine n'était pas un pays indépendant mais une néo colonie. Laisser croire que les Etats-Unis auraient pu apporter la démocratie , c'est revenir aux discours sur les bienfaits de la colonisation, avec les mots d'aujourd'hui. Ce qui a peut être été vaincu c'est le néo colonialisme et même si l'Afghanistan ne fait que changer de maître cela ne justifie pas ce reniement pour les communistes . Si cela enfante des monstres , le néo colonialisme y est pour quelque chose, puisque c'est lui qui les a d'abord utilisés.
C'est une question de fond qu'il va falloir régler , au moment où le monde change à grande vitesse. Serons-nous les brontosaures de la décolonisation, la vraie , qui se déroule sous nos yeux?
Henri Ausseil