François Ruffin écrit que La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. " La phrase fameuse de Paul Valéry est devenue exactement la devise de Macron, sa stratégie et son horizon. cette politique de l’apathie est notre principal ennemi, une politique qui a une histoire.".
Nous ne partageons pas cette analyse qui confond l'information distillée et les analyses de presque tous les partis politiques avec ce qui se passe dans la tête des Français et Françaises.
* L'abstention massive n'est pas une apathie mais un rejet fort de la manière dont la politique est pratiquée.
* Les mouvements qui affectent notre société sont invisibles ou presque ce qui ne les empêche pas d'exister. Le Conseil d'Etat n'est plus tout à fait ce qu'il était, les juges non plus, les syndicalistes qui luttent commencent à comprendre que le syndicalisme ne suffit pas. Le crime passionnel à sens unique devient un féminicide. Le mécontentement est profond mais faute d'une gauche à la hauteur s'exprime n'importe comment.
Parler d'apathie suppose qu'on se satisfait pour le moment du rassemblement des citoyens "éclairés" soit un rassemblement rabougri. Nous pensons au contraire qu'il devient possible d'éclairer des gens jusqu'ici sous l'emprise le l'hégémonie , que les conditions d'un large rassemblement existent bel et bien. Et dénoncer ceux qui souhaitent l'apathie ne nous fait pas avancer. C'est leur seule chance de rester au pouvoir. Pourquoi le leur reprocher? Ce sont nos adversaires.
Parler d'apathie c'est reporter sur les Français et Françaises notre responsabilité , celle de la vraie gauche, dans la situation. Cela justifie l'immobilisme. Malgré notre grande estime pour Ruffin nous nous sentons obligés de faire cette mise au point.
Henri Ausseil