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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 08:13

Nous avons réduit sans le modifier un très long texte de Ramette dans l'Humanité de fevrier 1935.  Il reste d'une grande actualité

La campagne contre les ouvriers immigrés se poursuit, (en 1935 donc) en premier lieu, sous le prétexte de la défense des intérêts des ouvriers français frappés par la crise.  Les fascistes insinuent d'une façon habile aux ouvriers français, à qui on sert tous ces raisonnements, que leurs organisations syndicales et politiques qui se refusent à s'engager dans cette voie agissent contre leurs intérêts.

II y a assez de pain pour tous

Tous ces mangeurs d'étrangers adoptent une prémice qui doit être vigoureusement rejetée par les ouvriers : le chômage est un fléau naturel, tout comme la crise ; la France est trop pauvre pour entretenir des ouvriers étrangers  la France, en 1934, serait plus pauvre qu'en 1918, alors qu'elle sortait de quatre ans et demi de dévastation systématique ?

Il y a en France actuellement assez de pain, de chaussures, de vêtements, de viande, de lait pour tous les ouvriers français et étrangers, il y en aura assez pour des milliers d'ouvriers nouveaux. Au point de vue des ressources indispensables à la vie des hommes, la France est actuellement plus riche qu'elle ne l'était, il y a quelques années, où les capitalistes français allaient à l'étranger pour y recruter la main-d'œuvre.

Les vrais besoins

Voici quelques données sur les besoins de la France, citées au Sénat le 27 novembre 1934 : Sur 38.007 communes françaises, 27.350 n'ont pas encore de distribution d'eau potable. 300 chefs lieux de communes sont sans route. Il y a des milliers de villages où tous les transports se font à dos de mulet ou à dos d'homme car on n'a pas de route carrossable. (Journal officiel du 28 novembre 1934)  Aucun homme honnête ne peut nier qu'il y a encore des dizaines d'années de travail de tous les bras disponibles, français et étrangers, pour assurer à la population de ce pays un niveau de vie correspondant aux besoins les plus élémentaires.

Ne laissons pas diviser la classe ouvrière

le renvoi des ouvriers étrangers est absolument inefficace comme moyen de résoudre la crise. La lutte réelle contre la crise exige qu'on combatte ses causes et non pas ses symptômes ou ses conséquences, comme le préconisent les partis bourgeois. Il est possible que le renvoi des ouvriers étrangers ne résolve pas la crise peut répondre un chômeur inconscient mais si l'on met dehors un ouvrier étranger, sa place sera libre, et j'aurai du boulot. Mais pourquoi exiger qu'on renvoie l'ouvrier étranger ? Demain, quand dans une « boîte » les ouvriers feront la grève, on n'a qu'à se présenter et on aura du « boulot » Oui, mais c'est un travail de jaune et aucun ouvrier honnête ne consentirait à jouer un rôle pareil. Et pourtant la campagne contre les ouvriers étrangers est apparentée à celle menée par les bourgeois pour recruter les jaunes. Ce sont d'ailleurs les mêmes journaux, les mêmes organisations qui organisent et glorifient les briseurs de grève, les jaunes, et prêchent la « protection de la main d'oeuvre nationale ».

On peut aller plus loin : pourquoi ne pas réserver le travail à Paris pour les Parisiens, à Lyon pour les Lyonnais, à Tours pour les Tourangeaux ? Enfin, on arriverait à réserver dans chaque arrondissement le travail aux gens du quartier, dans chaque commune, à ses résidents.

Il n'y aura plus de classe ouvrière, il n'y aura que des groupements ouvriers éparpillés, s'entredéchirant, tous asservis par le patronat qui pourrait les utiliser les uns contre les autres à son gré. Cette image n'est pas du tout due à l'imagination, elle n'est pas le produit d'une spéculation. La bourgeoisie travaille dans toutes ces directions.

L'élimination progressive des ouvriers étrangers n'est qu'un aspect du problème du chômage. Cette élimination doit rentrer dans un plan d'ensemble de lutte contre le chômage. Le gouvernement belge vient de prendre un décret contre les ouvrières, après avoir chassé les ouvriers étrangers. Elle brûle le café, dénature le blé pour le donner à manger au bétail, fait arracher les vignes, transforme les vaches (au Danemark) en galettes dont on alimente les cochons, détruit l'outillage (dans le Nord), en préparant la grande destruction des richesses dans la prochaine joyeuse [référence à la première guerre mondiale impérialiste, dont il fut dit qu'elle serait « fraîche et joyeuse »]. L'homme est la plus importante des forces productives. Pour produire au meilleur marché, la bourgeoisie abaisse les salaires, raccourcit la vie de milliers de ses esclaves et de leurs familles. Cela ne suffit plus. Il faut chasser de la production, en même temps que les machines, de nouveaux milliers d'ouvriers : étrangers, vieillards, femmes, jeunes.

Du moment où les exploités s'entredéchirent, s'arrachent mutuellement les places, combattent les uns contre les autres, le roi capital peut régner tranquillement.

Le véritable plan de la, grande bourgeoisie, d'Ormesson le formule d'une façon nette est  qu'on refoule « les nomades qui ne font que passer sans s'enraciner..., les agents politiques, les éléments suspects qui charrient toujours vers nous les mouvements révolutionnaires et qui viennent jeter le désordre dans nos rangs et le poison dans nos esprits ».Chasser les « mauvais étrangers », conserver les « bons » voici le véritable dessein de la bourgeoisie et de son gouvernement. Les bons étrangers, ce sont tous ceux qui acceptent sans ronchonner de travailler 12, 14 heures qui ne viennent ni aux meetings ouvriers, ni aux syndicats, que le

La position communiste

le VIIè Congrès du Parti communiste français de 1932 exige pour les ouvriers immigrés le salaire égal à travail égal, les secours de chômage pour tous les ouvriers étrangers, ainsi que la suppression des contrats de travail, contrats d'esclavage. Pour réaliser l'égalité économique des ouvriers immigrés avec les ouvriers français, il faut les placer dans les mêmes conditions légales, leur donner les mêmes possibilités de défendre leurs conditions d'existence.

C'est pourquoi le Parti communiste met en tête de ses revendications pour les ouvriers immigrés la suppression de toutes lois et mesures exceptionnelles pour les étrangers, droits égaux sur tous les terrains avec ceux des Français.

Le contrôle policier et gouvernemental sur la main d'oeuvre immigrée n'a d'autre but que de renforcer l'esclavage des ouvriers immigrés, de les séparer de leurs frères de classe français, de les utiliser contre eux.

HA

L'intégralité du texte est disponible sur" les matérialistes . com"

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