Daniel Gaxie dans l'Humanité ne réfute pas les sondages. Mais il les remet à leur place. Un sondage n'exprime pas l'état de l'opinion. Il est un outil parmi d'autres pour mesurer ce que pensent les gens, qui a des limites que nous devons intégrer.
Les sondeurs par la force des choses ont horreur des gens qui refusent de répondre. Les personnes faciles à interroger sont donc surreprésentées dans le panel, qui se trouvent aussi en moyenne avoir un niveau d'éducation plus élevé. L'échantillon n'est donc pas "représentatif". Une balance fausse qui fait toujours la même erreur devient une balance juste si on en tient compte. Encore faut-il le faire.
Les invisibles , une fois de plus, sont rendus encore plus invisibles contrairement à ce que pense une majorité. Comme ils ne s'expriment pas ils disparaissent.
Un sondage a une marge d'erreur. Dire que les Français sont satisfaits à 41% de telle mesure est une erreur . Ce peut être 39 ou 43. "Autour de 41%" devrait être la réponse tout le temps. Annoncer un vainqueur à 51 % est une escroquerie. La réponse devrait être : "il est impossible de prédire qui sera le vainqueur" puisqu'on est dans la marge d'erreur.
Les sondages sont facteurs d'inégalités politiques. Et l'auto réalisation peut en être la conséquence. Annoncer une montée de Le Pen peut engendrer le vote dit utile , on le constate tous les jours.