"Miracle" vietnamien

Le Parti communiste vietnamien tient son congrès. Il peut s’enorgueillir, dans un impressionnant silence occidental d' une prouesse économique et sanitaire en 2020: 2,9% de croissance  comme la Chine et seulement 35 morts du coronavirus.  Soit les meilleurs résultats mondiaux.

Nguyen Phu Trong, Président de la République et secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV) dont peu de Français connaissent le nom sera probablement réélu  mais c'est le bilan qui nous intéresse ou plutôt sa cause, qui n'a rien de miraculeux, et que Cuba  est en train de choisir comme modèle.  

  *  Le tourisme, secteur important pourtant , s’est effondré en 2020. Il nous est pourtant le plus souvent représenté comme la panacée pour les pays émergents. Cela n'a aucune incidence.De quoi gamberger pour un Palavasien.

  * le secteur industriel par  contre est florissant et produit de la croissance économique. le secteur privé est important mais pas du tout dominant. Il apporte la souplesse, là où le plan rigide apportait la pénurie. Longtemps il a fonctionné pour satisfaire les besoins des multinationales attirées par les bas salaires. C'est ainsi que le Vietnam  a réalisé la capitalisation , c'est à dire  l'accumulation de capital d'état permettant les investissements. Désormais les commandes occidentales ne sont plus autant nécessaires.

  * La macro économie c'est à dire le secteur bancaire qui coiffe l'ensemble est entièrement entre les mains de l'Etat mais il ne se mêle pas de tout tout en permettant une vraie indépendance des choix aux dirigeants politiques.

  *  Le seul exemple du secteur de la santé montrera l'énorme différence avec l'occident "libéral'.  La décentralisation  a été imposée au niveau de la province et du district: «Aucun médecin, aucun infirmier ne devait rester à Haiphong ou Hanoï.» Cela leur a permis en des temps plus rudes  de faire  face aux innombrables bombardements  des B-52 américains. Aujourd'hui pas de déserts médicaux, pas de Vietnamiens abandonnés. Cela donne une forte capacité à résister au virus

 Le Vietnam n'est pas le paradis, les inégalités subsistent, la corruption n'est pas éradiquée. En grossissant des faits réels nos adversaires peuvent donner du Vietnam une image repoussante. Mais le peuple, lui, ne s'y trompe pas qui accepte les contraintes  nécessaires, au rebours des émeutiers néerlandais qui se battent pour la liberté d'être contaminés et de contaminer les autres.  Et c'est la richesse produite qui le paie.

 Le vrai  miracle serait que notre peuple le comprenne , que la visée communiste soit mieux prise en compte , y compris par les communistes français.

    Vive le peuple Vietnamien!

 Henri Ausseil