Cette méthode est simple : quand mon adversaire dit quelque chose qui me gêne, il ment. Elle est très efficace dans un débat malgré son simplisme.
La Russie propose un vaccin contre le covid. D'abord on ne nous dit pas que de nombreux pays l'essaient dont l'Inde, ce qui serait la moindre des choses. Un certain nombre de chercheurs questionnés disent beaucoup de mal de ce vaccin , ce qui est peut être fondé. Mais l'argument, c'est que la Russie ment. Nous attendions des preuves plus tangibles. Il est demandé à une soignante russe vaccinée si elle a peur. La question contient la réponse. Elle doit avoir peur parce qu'il est peut être dangereux. La malheureuse ne sait que répondre.
Un autre argument nous laisse pantois. Le vaccin est produit en faible quantité et réservé aux soignants. Révélons aux journalistes qui ne le savent peut être pas qu'à Palavas (France) votre serviteur qui a reçu un bon pour se faire vacciner contre la grippe ne parvient pas à recevoir le vaccin, la pharmacie étant en rupture de stock. Cela invalide ce vaccin si j'applique la méthode de nos grands communicateurs.
Voici à contrario une nouvelle en provenance de Hongrie :
Alors que la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 déferle sur l’Europe, Budapest a déclaré avoir l’intention d’acheter prochainement des doses massives de vaccin russe. «La Russie entamera la livraison de petites doses de vaccin en décembre pour achever les essais cliniques, vérifier le vaccin ici et parachever la délivrance de licence. Ils ont dit qu'ils pourraient commencer les livraisons à grande échelle à partir de la deuxième ou troisième semaine de janvier», a indiqué le ministre hongrois. C'est une démarche rationnelle.
Là ou la prudence et l'absence d'arrogance devraient s'imposer, c'est l'affirmation malveillante qui triomphe en France. Seuls les vaccins occidentaux offriraient toutes les garanties. L'OMS qui souhaite une collaboration internationale sur le sujet a du pain sur la planche
Henri Ausseil