Bertrand Gaufryau, chef d'établissement, fait dans l'Huma des rapprochements que nous aurions tout intérêt à examiner. Tout au long des siècles le corps des femmes n'a cessé d'être contrôlé par le patriarcat dominant, le plus souvent avec leur consentement inculqué, comme nous le rappelle Gramsci. Niveau du bas de la robe par rapport au sol(la cheville est un bien privé du mari), corset, double ou triple jupon, cerceaux parfois, il n'est pas difficile d'accumuler les exemples surtout dans les hautes sphères de la société.
Un lent mouvement de la société, rendu visible par des couturiers de génie a allégé, raccourcir, libéré. libération des femmes et de leur façon de s'habiller vont de pair . Mais jamais l'état ne s'en est mêlé, sinon pour interdire les talons aiguilles dans les musées, du moins sous nos latitudes. C'est affaire de société..
La tenue républicaine à l'école que préconise Blanquer est donc un formidable retour en arrière prétendant régler la cassure sociale par l'interdiction du foulard ou l'égalisation de la tenue. Cela ne concerne pas les garçons dont les variations dans la tenue sont limitées.
Gaufryau y ajoute des considérations psychologiques. Le travail sur l'estime de soi d'un ou d'une adolescente est structurant. Vouloir imposer à cet âge c'est vouloir plier, briser, faire entrer dans le rang.
Le capitalisme rentier en crise de dégénérescence est décidément nocif à plus d'un titre et a cessé de faire rêver.