Le Crédit Lyonnais adresse "La lettre de votre assurance vie" à ses clients concernés.
"La dégradation récente de la situation économique a exercé une pression baissière supplémentaire sur des taux d'intérêt déjà très faibles qui sont, par conséquent, devenus négatifs." Comprenez que désormais au lieu de vous verser un intérêt on vous retiendra de l'argent sur votre épargne dormante.
L'explication fournie est sidérante de franchise involontaire
"De façon structurelle ce niveau très bas des taux est dû à la présence d'une épargne très abondante dans l'économie, au vieillissement de la population, aux faibles niveaux d'investissement et gains de productivité dans les économies développées."
Selon l'habitude du blog traduisons ce jargon en langue commune :
* "L'épargne très abondante" ne concerne pas les milliards accumulés par la finance mais le produit du travail de toute une vie qui repose sur des livrets A, l'assurance vie et autres possibilités pour vous et moi.
* Vous comprendrez facilement que nous ne sommes nullement responsables du faible niveau d'investissement et de la désindustrialisation qui sont les pratiques du capitalisme financier.
* Ce mensonge par omission a un double but. Nous culpabiliser et nous pousser à retirer l'argent de cette épargne qui "ruinerait le pays" et à chercher d'autres solutions.
Mais en même temps , dialectiquement, le pot aux roses est dévoilé. Refusant de prendre le moindre risque le capitalisme rentier ne prête qu'à ceux qui peuvent rembourser. Dans le même temps le profit à 15 % pour les riches accumule des richesses fabuleuses qui ne trouvent plus d'emploi, sinon dans le trou noir de la Bourse qui aspire tout ce qu'il peut. La bulle financière est gigantesque, le risque énorme, et le premier effet collatéral sera la disparition en fumée de notre épargne.
Le plus extraordinaire c'est que le Crédit Lyonnais ajoute un avenant unilatéral au contrat : en cas d'effondrement d'une valeur il se donne le droit de rompre le contrat en ne rachetant plus le produit avarié. Vous aurez toujours le titre mais il n'aura plus de valeur marchande . C'est dit de façon compliquée pour que le moins de gens comprennent, mais c'est dit. Les banques (LCL n'est pas une exception) se préparent à faire de vous les victimes collatérales du crash de plus en plus prévisible.
HA