Monroe a proclamé le big stick (traduisez la carotte et le gros bâton) vis à vis de l'Amérique latine. Trump se veut son héritier et le fait savoir sur tout le continent.
Un illustre inconnu se proclame président du Venezuela et est aussitôt reconnu par l'occident et ses domestiques . Ajoutons y les soubresauts que connaît l’Amérique latine depuis les putschs au Honduras, au Paraguay, au Brésil et désormais au Venezuela. Quant au scénario du pire, il n’est pas à exclure après cette journée du 23 janvier où le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaido, s’est auto-investi chef de l’État « en exercice » de la manière la plus illégale.
Personne ne peut croire que l’opposition de droite, pourtant morcelée, puisse s’adjuger le pouvoir d’un claquement de doigts sans le soutien de Washington.
Cet" isolationnisme" intéressé a été de la naissance à 1941 la base de la politique extérieure américaine. En 1919 Wilson a été désavoué par le congrès et le Sénat qui ont rejeté le Traité de Versailles que les Etats-Unis n'ont pas signé alors qu'ils avaient pourtant grandement participé à la victoire. C'était surtout pour récupérer l'argent queFrançais et Anglais leur devaient pour le matériel militaire .Seule l'Amérique les intéressait et Versailles était trop gentil pour les Japonais (qui en 14-18 étaient les alliés de la France).
Mais ce retour au passé n'est pas un retour à l'identique. En 1919 l'hégémonie s'affirmait, en 2019 elle est largement fantasmée... et dangereuse.
HA